Recouvrer la vue grâce à une dent, la sienne ou celle de son fils, comme l'a expérimenté un Irlandais, devenu aveugle après une explosion, ne relève ni du miracle ni d'un docteur Frankenstein, mais d'une opération chirurgicale imaginée il y a des décennies par un ingénieux spécialiste italien. 500 à 600 interventions de ce type ont été pratiquées au total dans le monde. «Il s'agit d'une alternative à la greffe de cornée, quand cette dernière n'est pas possible, mais aucunement bien sûr d'un remplacement de l'œil entier par une dent», dit-il. Concrètement, on prélève le bloc ostéo-dentaire où se trouve la racine de la dent, puis l'émail est enlevé. On meule ce bloc pour obtenir un parallélépipède rectangle de 7 à 8 mm de large, de 14 à 16 mm de long et 2,5 à 3 mm d'épaisseur. On le perce pour y introduire une simple optique en plastique transparent, et ainsi le boucher. L'ensemble est alors placé sous la peau du patient pendant 3 mois minimum, pour qu'il soit colonisé par des cellules et entouré de tissus fibreux afin de permettre de faire les points de suture.