Destination n Très appréciées pour leurs multiples vertus thérapeutiques et attirant tout au long de l'année des curistes des quatre coins du pays, les eaux thermales de Hammam Guergour ont acquis une réputation qui dépasse aujourd'hui les frontières. Si aucune signification plausible du mot Guergour n'a pu être trouvée, des habitants de la région assurent qu'il provient d'un bruit d'eau, de ce sourd gargouillis que l'on entend dans les entrailles de la terre en plaquant son oreille au sol. Mais ici, l'on évoque plus Hammam Sidi El-Djoudi, laissant le vocable Guergour désigner le nom de ce village devenu chef-lieu de commune, puis de daïra, à quelque 55 km au nord de la capitale des Hauts-plateaux. Sidi El-Djoudi était un homme pieux, un exégète du Coran, issu de la confrérie des Mourabitoune et qui vint enseigner les préceptes du Livre Saint dans une petite mosquée qu'il construisit vers le Xe siècle de l'hégire, non loin de l'actuelle ville de Hammam Guergour. Le marabout Sidi El-Djoudi Belhadj, originaire de Seguia El-Hamra, a consacré toute sa vie à la religion et aux actes de bienfaisance. Une importante zaouia porte aujourd'hui son nom d'ailleurs. L'on raconte que Sidi El-Djoudi faisait jaillir de l'eau en frappant le sol avec sa canne. Cela pour la légende. Des études physico-chimiques, effectuées à plusieurs reprises, ont toutes conclu à la radioactivité des eaux thermales et minérales de cette source naturelle qui émerge sur la rive droite de l'oued Bousselam. Ce sont les Romains qui, les premiers, y bâtirent des thermes, tout près des gorges de l'oued Bousselam. Ces thermes, découverts au milieu des années 1930, servaient à soigner les citadins et les légionnaires, raconte-t-on. Pour ne pas faillir à la tradition, les trois bains traditionnels, dont l'un réservé aux femmes, fonctionnent toujours au centre du village, à proximité de l'oued Bousselam, mais un peu plus en amont, c'est le complexe touristique qui attire aujourd'hui le plus de monde. L'année dernière, il a reçu quelque 76 000 curistes. Un afflux qui a contribué à relancer, quelque peu, le tourisme dans cette région. Inaugurée en 1987, cette infrastructure apporte à la commune de Hammam Guergour 15 millions de dinars chaque année. D'une superficie de 17 ha, elle comprend 96 chambres, 38 appartements, 2 restaurants, une salle de cinéma, un bloc médical et thérapeutique, un centre commercial et une piscine. Grâce à ses eaux sulfatées de 45°c, calciques, hautement minéralisées et radioactives, classées en 3e position dans le monde après celles de Brembach, en Allemagne, et Jachimov, en République tchèque, Hammam Guergour est devenu l'une des destinations préférées des curistes, mais aussi de familles en quête de repos.