Enveloppe n Dans le cadre de la politique de renouveau rural, initiée par les autorités publiques depuis 2006, une rallonge budgétaire de 20 milliards de dollars sera consacrée au développement rural. L'opération vise la «modernisation des villages, la diversification économique en milieu rural, la protection des ressources naturelles et des patrimoines ruraux», a indiqué le Dr Benaïssa, ministre délégué chargé du Développement rural, invité, hier soir, au forum de l'Entv. D'après le ministre, ce budget réparti sur trois années, permettra la création de pas moins de 3 971 projets de proximité à même de mettre une certaine dynamique qui non seulement évitera le phénomène de l'exode rural, mais aussi stimulera les jeunes, qui ont déserté leurs villages – faute de moyens – à rejoindre leurs régions et contribuer ainsi au développement du pays. Cette stratégie a pour but également, d'après le conférencier, de redonner espoir aux populations rurales d'Algérie, notamment les jeunes qui représentent 70% de l'ensemble des habitants de ces zones. «Il n'y a pas de territoire sans avenir, il n'y a que des territoires sans projets», tient-il à préciser. La stratégie nationale du développement rural durable est venue, selon le ministre délégué, changer la vision du monde rural et celle des approches et autres méthodes d'intervention dans ces espaces. «Notre réflexion a débouché sur la nécessité de renouveler l'approche, les concepts qui sous-tendent le monde rural», a-t-il précisé. Pour cela, le département du Dr Benaïssa a dégagé un programme de soutien au renouveau rural qu'il a lancé dès 2006 et qui s'étalera jusqu'à 2013. «L'année 2007 constitue la première étape pilote où plus de 1 500 Projets de proximité de développement rural intégra (Ppdri) ont été formulés par les wilayas. L'année 2008 sera celle de la consolidation, alors que 2009 sera dédiée à la généralisation de toute cette démarche», explique-t-il. En clair, «ce sont des projets construits de bas en haut», c'est-à-dire proposés par la société civile aux responsables concernés dans le cadre de la cellule d'animation rurale installée à travers l'ensemble des municipalités. Chaque cellule, selon l'orateur, est assistée d'un animateur désigné par la population et par un facilitateur devant expliquer les procédures à suivre. Les propositions sont faites ensuite aux comités techniques de daïra et de wilaya. Interrogé, par ailleurs, sur les moyens financiers mis pour la réalisation de la stratégie nationale du développement rural, l'hôte de l'Entv, tout en se basant sur les directives du président de la République consistant à gommer les inégalités et généraliser le développement, a rappelé que l'Etat investit de 4 à 5 milliards par an dans cette politique. Ainsi, plus de 13 millions d'Algériens habitant dans quelque 979 communes rurales sont concernés par ce plan d'aménagement qui vise, en priorité, selon le Dr Benaïssa, à revitaliser les espaces ruraux marginalisés ou abandonnés par leurs habitants durant la décennie noire et à redonner ainsi l'espoir aux milliers de jeunes Algériens qui souffrent du chômage.