Approche n Chez nos hommes d'affaires, les avis sont partagés sur ce sujet. Les uns sont pour la présence de traducteurs, d'autres, en revanche, préfèrent apprendre eux-mêmes cette langue pour bien gérer leurs affaires. Rencontré au salon professionnel Djazagro, le directeur du marketing du groupe Cévital a indiqué que l'utilisation de l'anglais dans le milieu des affaires devient indispensable. Sachant que ce groupe demeure incontestablement le géant de l'industrie agroalimentaire en Algérie et, de ce fait, est appelé à conclure des contrats avec des compagnies étrangères, nous avons interrogé ce responsable pour lui demander s'il est fait systématiquement appel à des interprètes. Il nous répondra que cela n'a jamais été le cas. Et pour cause : «Notre DG a étudié en anglais, et il maîtrise parfaitement la langue.» Notre interlocuteur précise en outre : «Chez nous, on organise des sessions de formation de cette langue régulièrement pour nos jeunes cadres. Elles durent quinze jours. Ces cadres bénéficient ainsi de stages, soit en dehors, soit au sein de l'entreprise. Notre objectif est d'avoir un personnel très qualifié, non seulement au sujet des questions techniques, mais aussi au niveau des langues», ajoute-t-il. Mouloud, importateur de bois, n'est pas de cet avis. Pour ce jeune diplômé en sciences commerciales, qui a intégré le milieu des affaires dès le début des années 2000, apprendre une langue en cours intensifiés, est une perte de temps, et, par ricochet, une perte d'argent. «On peut rater un gros marché au moment où l'on est en train d'étudier. La place maintenant est aux affaires.» Comment fait-il lors des négociations avec les étrangers ? «J'ai un ami, ancien camarade de fac, qui est diplômé en langue anglaise. Il me sert d'interprète, d'ailleurs les choses se passent bien.» Pour sa part, le délégué général de l'Association des banques Abef, M. Benkhelfa, nous a affirmé qu'en sus des connaissances techniques et financières, un cadre bancaire doit sortir du «monolinguisme». «La maîtrise technique est importante, mais la langue anglaise, qui s'est imposée ces derniers temps comme langue de référence, ne doit pas nous échapper. Pour mener à bien sa carrière et aller loin dans sa vie professionnelle, il faut avoir au minimum un Snmg linguistique», ajoute-t-il. Indiquant que la culture anglo-saxonne commence à s'imposer, M. Benkhelfa, dira, plus loin, qu'au niveau des banques, il existe des formations de haut niveau dans cette langue. «Il y a des stages de formation pour apprendre l'anglais commercial. Ce sont des sessions périodiques», souligne-t-il.