Le libéralisme sauvage dans lequel est plongée l?économie algérienne fabrique de véritables métastases à l?intérieur du corps social. L?appât du gain facile, les fins de mois à «sucrer» au mépris de toute moralité sont devenus des pratiques banalisées par l?indifférence ambiante. Dans un tel contexte débridé, même les endroits censés transmettre les valeurs humaines les plus nobles sont contaminés. Un écho sonore, édifiant à plus d?un titre, vous est proposé dans les lignes qui suivent. Cela s?est passé lundi 4 janvier 2004, au cours d?une émission de la Chaîne II. Interrogé en direct par l?animatrice, un professeur de lycée, membre du secrétariat du Cnapest, a confirmé et défendu la pratique des cours payants dans les lycées d?Alger (et peut-être d?ailleurs). Selon lui, il s?agit, là, d?un moyen pour rattraper les retards occasionnés par la longue grève du premier trimestre. Voilà un exemple-type de dérive morale qui porte, à coup sûr, l?estocade à l?image respectée, voire admirée, de l?enseignant par son élève. Le comble est atteint quand l?un devient «épicier» qui compte ses sous et l?autre un «client-proie», victime fabriquée pour susciter en lui le besoin de ces cours? payants. Allez parler à ces adolescents, à l?aube de leur vie d?adulte, du don de soi, des sacrifices du maître, de la probité? ! Prions Dieu pour que ces âmes sensibles puissent prendre le contre-pied de ces contre-exemples dont on les gave, à l?école et en dehors.