Bien qu'il ait plaidé «non coupable» devant la Cour criminelle centrale irakienne, Mountazer Al-Zaïdi, rendu célèbre après avoir lancé ses chaussures sur Bush, a été condamné à trois ans de prison. L'avocat du journaliste a déclaré qu'il ferait appel de cette condamnation. Le verdict a été rendu ce matin à la suite de la reprise du procès après trois semaines d'interruption. Le journaliste irakien de 30 ans Mountazer al-Zaïd, rendu célèbre dans le monde entier pour avoir lancé ses chaussures sur George W. Bush, a été condamné pour «agression contre un chef d'Etat en visite officielle». Son avocat a annoncé, après l'énoncé de la sentence, qu'il ferait appel. Le journaliste, qui travaille pour Al-Baghdadiya, une chaîne irakienne basée au Caire, risquait jusqu'à 15 ans de prison. A l'ouverture de l'audience ce jeudi matin, le journaliste avait plaidé non coupable en réponse à la question du juge qui lui demandait s'il était innocent. «Je plaide non coupable», a déclaré Mountazer al-Zaïdi devant la Cour criminelle centrale d'Irak. «Oui, ma réaction était naturelle, comme celle de n'importe quel Irakien», a-t-il répondu au juge. Environ 200 personnes, des proches de M. Zaïdi, des journalistes et des avocats, étaient présents dans la salle. «J'espère vraiment qu'ils vont rendre leur verdict aujourd'hui. Incha' Allah ils rendront leur verdict et il sera libéré», avait espéré auparavant Oum Jalal, une tante du journaliste venue suivre le procès. Lors de l'ouverture du procès en février dernier, Mountazer al-Zaïdi avait justifié son acte par l'extrême émotion qu'il avait ressentie face «au responsable des crimes commis en Irak». «Il est le plus grand responsable des meurtres commis contre mon peuple et j'ai donc modestement voulu faire quelque chose pour les victimes», avait-il expliqué. «C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien», a-t-il dit avant de lui lancer ses chaussures. Ouvert le 19 février, le procès de Mountazer al-Zaïdi, un journaliste inconnu jusqu'à son lancer de chaussures le 14 décembre en pleine conférence de presse de l'ancien président américain et du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, avait été ajourné en raison d'un débat sur la nature de la visite de M. Bush en Irak. Mais sa défense a voulu prouver que George W. Bush effectuait une visite surprise et non «une visite officielle» pour invalider les chefs d'accusation. En ouvrant la séance ce matin, le juge Abdel Amir al-Roubaie a annoncé que l'ex-président américain avait effectué une «visite officielle» en Irak.