Selon le dernier rapport du département des statistiques auprès du ministère de l'Agriculture et du Développement rural et tel qu'il a été exposé lors de la 19e session trimestrielle d'évaluation du secteur, qui s'est tenue le 10 novembre 2013, la production agricole a enregistré une croissance en volume de 9,4% durant la campagne 2012-2013, contre 6,3% la saison précédente. Toujours d'après cette même source le secteur de l'agriculture a dépassé aussi les objectifs fixés pour tout le quinquennat (2009-2014), puisque les contrats de performances misaient sur un objectif de 8,3% de taux de croissance en volume en moyenne. Ce taux a déjà atteint 12,9% lors de la période 2009-2013. Le département des statistiques indique aussi que toutes les filières ont progressé durant la campagne agricole 2012-2013 qui s'est achevée le 30 septembre dernier, à l'exception de la production céréalière et celle du tabac, lesquelles ont baissé respectivement de 4% et de 5%. Pour le détail des résultats on retiendra que la production céréalière a atteint 49,1 millions de quintaux (mqx) contre 51,3 mqx lors de la campagne précédente. C'est les wilayas de l'ouest du pays (Tiaret, Tlemcen, Sidi Bel Abbès...) qui ont tiré cette fois la production, tandis que celles de l'Est étaient frappées par la sècheresse. En ce qui concerne la production laitière le pré- bilan du ministère fait état aussi d'une hausse de la production laitière qui a atteint 3,4 milliards de litres contre 3,2 lors de la campagne 2011-2012. Quant à la collecte du lait cru elle a légèrement progressé lors de la campagne écoulée dépassant les 700 millions de litres, contre 687,9 millions de litres l'année d'avant. Pour la filière pomme de terre, la production réalisée en 2013 a atteint un seuil record de 48,5 mqx contre 42,2 mqx récoltés lors de la saison écoulée. 24% de cette production a été produite par la wilaya d'El Oued et 15% par celle d'Aïn Defla. La production des viandes rouges a atteint 4,7 mqx en 2013 contre 4,4 mqx l'année précédente, alors que celle des viandes blanches est de 4,2 mqx contre 3,6 millions auparavant, dépassant aussi l'objectif des contrats de performances. S'agissant de la production de la tomate industrielle, elle a également progressé passant de 8,6 mqx en 2011-2012 à 9 mqx en 2012-2013. La production maraîchère hors pomme de terre a atteint 69,4 millions de quintaux contre 58,5 millions de quintaux retenus au titre des contrats de performances. Pour les agrumes, la production ne cesse d'augmenter ces dernières années, passant de 10,9 mqx en 2012 à 12,1 mqx en 2013. C'est le cas aussi pour les dattes, dont la récolte devrait atteindre 8,5 millions de quintaux lors de la présente campagne contre 8,3 millions de quintaux la saison précédente. Pour l'oléiculture, la production devrait atteindre 5,8 millions de quintaux contre 3,92 millions qx de quintaux lors de la saison précédente. Ce sont là de sérieux indices sur la progression agricole autant végétale qu'animale. En somme, on peut déduire à partir de ces résultats très encourageant que ce n'est pas là un effet du hasard ou encore moins qu'ils sont conjoncturels. C'est bien au contraire le fruit de la dynamique insufflée ces dernières années au secteur agricole, à travers la promulgation de nouvelles lois et la mise en place de nouveaux dispositifs d'aide et de soutien à l'activité agricole. Comme on peut avancer que la production va certainement augmenter en volume à moyen terme dans la mesure où les ministères de l'Agriculture et des Ressources en eau se sont fixés comme objectif d'irriguer à l'horizon 2014 une superficie de 2, 2 millions d'hectares, contre 1,1 million actuellement. Cela est d'autant possible suite à la décision du département ministériel d'augmenter les quantités d'eau destinées à l'agriculture à 65% des volumes mobilisés. Des quantités supplémentaires qui proviennent, pour l'essentiel, des eaux non-conventionnelles c'est à dire les eaux épurées et le dessalement d'eau de mer. Il est donc certain que cet ajout de volumes d'eaux destinées uniquement au secteur de l'agriculture va permettre d'atteindre les objectifs que s'est fixés le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Dans ce même ordre d'idée il est utile de rappeler que ministère de l'Agriculture veut parvenir à un seuil de développement devant se traduire à l'échéance fixée (2014), par une augmentation du volume de production agricole nationale, à hauteur de 61,06 %, avec un taux d'évolution annuel de l'ordre de 8,33 %. Un taux qui vient d'être dépassé (lire ci-dessus l'actuel pourcentage). Multiplication des unités de transformation et exportation sont les alternatives Un tel saut quantitatif n'en est pas moins très encourageant, mais auquel il faut d'ores et déjà trouver des débouchés à la surproduction qui s'annonce, faute de quoi les agriculteurs seraient pénalisés voir même obligés de réduire leur activité. Un cas de figure que l'on peut éviter pour peu que dans le secteur de l'agro-industrie , on enregistre une multiplication des unités de transformation, ce qui est d'ailleurs tout à fait possible si les investisseurs potentiels bénéficient de facilités pour créer des unités de transformation. Deuxième débouché à la surproduction celui de l'exportation. Certes, des expériences ont été tentées dans ce sens mais, elles restent encore insignifiantes alors que c'est un créneau tout à fait indiqué et qui peut à coup sûr absorber le surplus de production. Rappelons au passage, et selon les Douanes algériennes, qu'il a été exporté en 2012 pour l'équivalent de 12 000 tonnes de dattes, 10 tonnes de truffes et autant d'échalotes. Notre pays a des potentialités énormes en matière d'exportation de produits agricoles. Cela dit et devant l'entrée en production prochaine de plusieurs pôles intégrés, la perspective d'ouvrir des débouchés aux produits agricoles nationaux est le prochain chantier sur lequel devra sérieusement se pencher la tutelle pour ne pas décevoir des centaines d'agriculteurs qui ont grandement investi pour améliorer leur rendement à l'hectare Z. A.