Le coup d'envoi des premières Journées cinématographiques de Jijel a été donné dimanche dernier à la Maison de la culture Omar-Oussedik de la ville, sous le slogan «Cinéma et Révolution», à l'occasion de la commémoration des manifestations du 11 décembre 1960, rapporte l'APS. Dans le cadre de cette manifestation, les cinéphiles de la ville de Jijel, sont conviés à voir ou revoir sur grand écran les grands classiques du 7e art algérien, tels que La bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo, Chronique des années de braise de Mohamed-Lakhdar Hamina, Palme d'or du Festival de Cannes en 1975, et Patrouille à l'Est d'Amar Laskri seront projetés au cours de ces journées organisées à l'initiative de la maison de la culture et de l'association nationale El Adwa. Les séances, programmées à la maison de la culture jusqu'au 12 décembre prochain, seront suivis de débats animés par les acteurs Chafia Boudraâ, Hacène Benzerari et le réalisateur Amar Laskri. Parallèlement à ces projections, une exposition qui dresse le portrait et retrace les itinéraires des grands noms du cinéma algérien, permet de découvrir une rétrospective sur 50 ans de cinéma révolutionnaire et donne à admirer l'ensemble des affiches des films ayant eu pour thème la lutte de libération nationale. «Jetez la Révolution dans la rue et elle sera portée à bras le corps par tout le peuple». Cette phrase prémonitoire d'un des chefs historiques de la Révolution, Larbi Ben M'hidi, a finalement pris forme en ce dimanche 11 décembre 1960. Tout avait commencé le 9 décembre 1960, à la suite d'une manifestation des ultras manipulés et encouragés par le Service actions urbaines (SAU) du capitaine Bernard. Des colons français provoquèrent des musulmans, à la hauteur du Monoprix de Belcourt et du stade Bialèse; une bagarre s'ensuivit et, quelques heures après, une contre-manifestation submergea les ultras qui se barricadèrent chez-eux. Le lendemain, 10 décembre, la manifestation prit de l'ampleur. Bien organisée et encadrée par les militants de la Wilaya III et de la Wilaya IV, arborant l'emblème national, scandant «Algérie algérienne», «Algérie musulmane», «Vive le FLN», la marche sera un déferlement sans précédent. Bab El Oued, qui était le fief des pieds-noirs, fut envahi par une foule déployant des drapeaux vert et blanc frappés du croissant et de l'étoile rouge. Comme une traînée de poudre, les manifestations se propagèrent à travers tout le territoire national. Ces manifestations ont gagné la plupart des villes et régions du pays et mis à nu, encore une fois, les méthodes de répression barbares utilisées par l'occupant français contre le peuple algérien. Ces manifestations, réprimées dans le sang par les forces d'occupation françaises, ont fait des centaines de victimes parmi la population algérienne, dont des enfants. Au plan international, les manifestations du 11 décembre 1960 ont eu, également, le mérite de faire entendre la voix de l'Algérie au niveau des organisations internationales. En effet, quelques jours après ces évènements, l'Assemblée générale de l'ONU adoptait une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance. Les manifestations du 11 décembre ont eu, aussi, pour conséquence l'élargissement, à travers le monde, du cercle de soutien à la cause algérienne et à la lutte du peuple algérien pour son indépendance et sa liberté. S. B./APS