Le conseil national consultatif de la promotion de l'exportation redevient d'actualité. Il devait être opérationnel en 2004, mais il n'a jamais été installé. Aujourd'hui, les opérateurs concernés plaident pour son installation effective. C'est en tout cas ce que demande les membres de l'association des exportateurs algériens. Ils l'ont fait savoir par la voix de leur président, Ali Bey Nasir. Ce dernier, qui s'exprimait jeudi passé sur les ondes de la Radio nationale, estime que le conseil national, présidé par le chef du gouvernement, permettrait de lever les écueils et de prendre les mesures de facilitation nécessaires. Il a aussi souligné que «les mesures d'encouragement des pouvoirs publics demeurent, à ce jour, insuffisantes pour booster le volume des exportations hors hydrocarbures». Au registre des entraves dans l'acte d'exporter, il cite en premier lieu la réglementation du contrôle des changes qui demeure, à ses yeux, «contraignante». La seconde entrave réside en l'absence d'autorisation pour «la création de comptoirs à l'étranger», a-t-il rappelé. A propos de la stagnation des exportations hors hydrocarbures, Ali Bey Nasir la justifie par le fait que le dispositif d'encouragement mis en place demeure largement «inefficient». L'invité de la Radio en veut pour preuve le fait que «sur les 60 mesures concernant la relance des exportations hors hydrocarbures arrêtées lors de la réunion de la tripartite en septembre 2011, seules neuf dispositions ont été effectivement concrétisées sur le terrain». Il évoquera, parmi ces mesures, l'allongement du délai de rapatriement de 120 à 180 jours et le relèvement de la part devises laissée à la disposition de l'exportateur de 10 à 20%. Toujours à propos de la stagnation des exportations algériennes hors hydrocarbures, Ali Bey a évoqué comme autres raisons une «insuffisante évaluation des capacités des entreprises locales», relevant l'absence d'une stratégie nationale réfléchie ciblant l'exportation. Reconnaissant que la majorité des entreprises nationales préfèrent, par facilité, cibler le marché national, le président de l'association des exportateurs a, néanmoins, cité l'exemple des filières de l'électroménager, de l'industrie céramique et de l'agroalimentaire qui «ont de sérieuses potentialités et qui commencent à exporter». Concernant les potentialités à l'exportation, Ali Bey Nasir cite le secteur agricole où «500 000 à 1 million d'hectares peuvent être consacrés à une industrie tournée vers l'exportation dans le cadre de partenariats avec des étrangers, à charge pour l'Etat de développer des plateformes logistiques et portuaires pour faciliter l'acte d'exportation». D'autres secteurs mériteraient d'être développés dans le cadre d'une relance des exportations, a estimé Ali Bey, évoquant ainsi la pétrochimie et le secteur minier où «l'absence d'une industrie de transformation des phosphates prive le pays d'une réelle plus-value». Pour conclure son intervention Aly Bey Nasir a signalé : «La relance des exportations hors hydrocarbures a besoin de mesures concrètes touchant les différents acteurs liés à l'acte d'exportation.» Z. A.