Les relations entre Alger et le Caire ne datent pas d'hier ni d'avant-hier. L'Egypte a été aux côtés de l'Algérie durant sa lutte pour l'indépendance. Elle le sera encore durant les premières années de la construction du pays. On se souvient encore des enseignants égyptiens de philosophie, arabe, sciences, mathématiques, anglais... Récemment, ce sont des entreprises qui ont pris le relais avec des projets dans différents secteurs. Il y eut des intermèdes relativement houleux. Le dernier en date est assurément le caillassage du bus de l'équipe nationale et l'agression de supporters algériens au Caire, en novembre 2009, lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Mais même si les relations algéro-égyptiennes n'ont pas toujours été des plus cordiales, elles ne sont cependant jamais allées jusqu'à la rupture. Conscientes des intérêts mutuels qu'elles ont, les deux parties ont toujours entrepris de recoller les morceaux pour repartir sur des bases plus saines. La coopération économique et l'accord des vues sur le plan politique ont toujours constitué l'objectif des deux pays. Après son élection à la présidence de l'Egypte, Abdel Fattah al-Sissi, ne s'est-il pas déplacé à Alger pour sa première visite à l'étranger, visite qui plus est n'était aucunement programmée, ce qui fera dire, à juste titre, aux analystes qu'elle était très importante sur le plan politique. La suite le sera tout autant. Pas moins de 17 accords et mémorandums d'entente viennent d'être signés au Caire au terme des travaux de la 7e session de la Grande commission mixte algéro-égyptienne coprésidée par les Premiers ministres algérien, Abdelmalek Sellal, et égyptien, Ibrahim Mahleb. Le cadre de coopération mis en place intègre plusieurs secteurs dont le bâtiment, le développement des exportations, l'énergie, la protection du consommateur, le bâtiment, l'emploi, la justice, les assurances, le tourisme, l'enseignement supérieur, la culture, les services vétérinaires, la formation professionnelle... Et la Commission ne manquera pas de plaider pour l'intensification et l'élargissement des échanges pour englober tous les domaines d'intérêt commun. Au volet politique, les deux parties s'accorderont également sur les développements de la situation en Palestine, la gestion de la situation sécuritaire et politique en Syrie, en Irak, en Libye et au Mali, avec un «chapeau bas» de la part des Egyptiens pour l'action de l'Algérie en vu de contribuer à l'instauration d'un dialogue afin de parvenir à une solution politique pacifique et consensuelle au Mali. Même concordance des positions concernant la lutte contre le terrorisme et ses sources de financements ainsi que sur la nécessité d'une coopération bilatérale et entre tous les pays du continent dans cette guerre contre la menace terroriste et extrémiste. La Commission a ainsi fait le tour des relations algéro-égyptiennes et celles extérieures que le couple devra encourager, si ce n'est initier. Et les positions d'Alger et du Caire sont celles de capitales de deux poids lourds aussi bien à l'échelle régionale que continentale, internationale même. On peut imaginer le poids, l'influence et, surtout l'impact qu'aurait une union sacrée entre les deux pays. H. G.