Le Premier ministre Abdelmalek Sellal s'est envolé hier pour la capitale égyptienne où il devrait participer à la haute commission mixte algéro-égyptienne dont les travaux s'ouvrent aujourd'hui au Caire. La session algéro-égyptienne est la septième, elle sera co-présidée par Abdelmalek Sellal et son homologue Ibrahim Mahleb. Les travaux de la haute commission seront consacrés à la signature des conventions de coopération, après leur adoption mercredi par le comité de suivi au niveau ministériel, présidé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Ramtane Lamamra et Sameh Chokri, outre la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Nadjla Al-Ahwani. Ces conventions portent sur les domaines constituant le socle de la coopération bilatérale notamment l'énergie, l'industrie, l'entrepreneuriat, la culture, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle. Au cours de son voyage au Caire, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aura des entretiens avec des responsables égyptiens sur les moyens de renforcer la coopération bilatérale et sur la situation dans la région arabe notamment en Libye, en Syrie et en Irak. M. Sellal devra examiner, avec les responsables égyptiens, des questions relatives à l'Afrique. La réforme globale et profonde de la Ligue arabe sera au menu des entretiens du Premier ministre avec les responsables égyptiens. L'Algérie et l'Egypte ont exprimé, à maintes reprises, leur volonté de renforcer et d'approfondir les liens de coopération dans les domaines d'intérêt commun en vue de traduire la volonté politique des dirigeants des deux pays, exprimée lors de la rencontre, le 25 juin dernier, du président de la République, Abdelaziz Bouteflika avec son homologue égyptien Abdel Fatah El-Sissi. Afin d'ouvrir une nouvelle page avec l'Algérie, le président égyptien a tenu de réserver sa première visite en Algérie, quelques jours seulement après son élection à la tête de l'Etat de son pays, le 8 juin 2014. Dix-sept jours seulement après son investiture, le chef de l'Etat égyptien Abdelfattah Al Sissi s'est rendu en Algérie où il a rencontré les dirigeants algériens et le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Ce voyage en Algérie a permis au président Abdelfattah Al Sissi de donner plus de légitimité à son élection sur la première marche du pays après la destitution de l'ex-pouvoir islamiste. En plus de la coopération entre les deux pays en matière d'économie, l'Egypte a plus besoin de notre pays surtout sur le volet sécuritaire notamment la lutte antiterroriste. L'Egypte fait l'objet, depuis un certain temps, à une recrudescence de violences et d'attentats terroristes, perpétrés par les groupes armés islamistes dont la couverture politique est assurée par les Frères musulmans. En plus de ces événements à l'intérieur du pays, le nouveau régime tente également de faire face à la propagande et aux soutiens de plusieurs pays à l'ancien pouvoir dirigé par Mohamed Morsi. Plusieurs pays de la région refusent de reconnaître la légitimité du nouveau régime dont le Qatar et la Turquie. Seuls trois pays à savoir l'Algérie, l'Arabie Saoudite et le Koweït ont soutenu le nouveau pouvoir en Egypte, indiquant qu'ils ne pourraient pas s'ingérer dans les affaires intérieur d'un pays souverain. C'est le cas de l'Algérie qui, par le biais de sa diplomatie, a appelé au respect du choix du peuple égyptien. Certains opposants égyptiens «renvoyés» de plusieurs pays ont sollicité le gouvernement algérien pour se réfugier en Algérie. Les demandes des adversaires du nouveau régime auraient été acceptées mais avec des conditions à savoir : oui pour l'hospitalité mais sans se donner à des propagandes politiciennes à l'encontre de leurs successeurs. En somme, c'est une nouvelle page qui s'ouvre entre l'Algérie et l'Egypte, un pays qui vient juste d'échapper au «cancer» dudit «printemps arabe».