L'armée irakienne est partie à la reconquête de la ville de Tikrit où les terroristes de l'Etat islamique se sont retranchés, après une série de défaites enregistrées aussi bien en Irak que dans la Syrie voisine depuis trois mois environ. Un assaut devait être mené depuis hier et selon des sources de l'armée de Baghdad, Tikrit sera libérée dans moins de trois jours bien que tombée entre les mains des terroristes de Aboubakar al-Baghdadi depuis juin 2014. Les mêmes sources ont expliqué qu'il ne restait pas beaucoup de terroristes dans Tikrit, distante de 160 kilomètres au nord de la capitale irakienne où le vide politique avait permis à l'Etat islamique de s'emparer de la partie nord-ouest du pays en l'espace de quelques jours, avant de décréter la création d'un Califat, à cheval entre l'Irak et la Syrie. «Il ne reste qu'entre 60 et 70 éléments de Daesh» et ils «sont encerclés» par les soldats irakiens, ont affirmé plusieurs sources locales, citées par les médias locaux et les agences de presse. Mais la bataille de Tikrit, sur le point donc d'être achevée, n'aurait pas été possible sans la mobilisation des milices chiites dont les membres de la communauté avaient été une cible privilégiée de sanguinaires de l'Etat islamique. Réunis autour des Unités de mobilisation populaire (UMP), des chiites et des sunnites opposés à la barbarie de l'Etat islamique, ont appuyé l'action de l'armée irakienne pour lui permettre de se lancer, il y a deux semaines, dans une vaste offensive pour reprendre Tikrit où l'EI a commis les pires atrocités et détruits des pans entiers de cette ville. Si le nombre de terroristes n'est pas aussi important pour un long assaut de trois jours, mais les forces irakiennes ont besoin de tout ce temps pour «sécuriser le passage» en se débarrassant des engins piégés que l'EI a disséminés autour de la ville, a expliqué le porte-parole des UMP, Karim al-Nouri. Une reprise de Tikrit ouvrirait la voie en direction de Mossoul, la deuxième ville d'Irak et principale place forte des djihadistes. Par ailleurs, des avions de la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, ont mené dans la nuit des frappes contre les djihadistes près de Tall Tamer, dans le nord-est de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). Il s'agit des premiers raids de la coalition dans ce secteur nord-est de la province de Hassaké depuis que l'EI a lancé fin février une offensive visant à prendre Tall Tamer et la ville de Ras al-Ain, plus au Nord, à la frontière turque. Vendredi, les Unités de protection du peuple (YPG) avaient appelé la coalition à les aider contre les djihadistes «pour empêcher tout massacre contre des civils sans défense». Le porte-parole des YPG, Redur Khalil, a affirmé que les combattants kurdes de Ras al-Ain s'attendaient à une «attaque imminente». Si l'EI s'emparait de Ras al-Ain et Tall Tamer, cela lui permettrait de contrôler les routes reliant ces localités à Mossoul. L. M./Agences.