A l'ouverture du forum «Femme et sport en Afrique» organisé à Alger, à l'initiative du Comité olympique et sportif algérien, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé hier un message aux participants, lu en son nom par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem. Dans ce message, le chef de l'Etat a mis en exergue le rôle de la femme dans la promotion du sport dans le continent africain et, par conséquent, la promotion de la culture de la paix. «J'ai confiance que votre action sera invariablement guidée par la nécessité de mettre en avant les valeurs supérieures de l'olympisme et d'asseoir la culture de la paix, de la réconciliation, de l'entente et de la solidarité entre les peuples», a indiqué le Président. Et le chef de l'Etat d'affirmer que ce forum qui s'organise pour la première fois en Algérie, «est un évènement continental et olympique de haute importance». Il honore l'Algérie, soutient le président Bouteflika : «Que vous ayez choisi l'Algérie pour la tenue de vos assises vous grandit davantage à nos yeux car vous contribuez, ce faisant, à mettre en exergue la place et le rôle de la femme algérienne aussi bien en Afrique qu'à l'échelle planétaire.» A l'occasion, le chef de l'Etat a rappelé des noms du sport féminin algérien qui ont marqué des générations : «L'Algérie a engendré des championnes olympiques de la trempe de Hassiba Boulmerka, Nouria Benida Merah, Soraya Haddad et bien d'autres qui ont honoré l'emblème national lors des compétitions sportives internationales et fait honneur à la femme algérienne et africaine.» Ce forum est aussi «une tribune pour affirmer le rôle majeur de la femme dans notre continent et dans le monde, en faisant un travail de sensibilisation au sein des institutions et structures sportives, et dans différents cadres, soutenu par la promotion de la compétition loyale et les valeurs de tolérance et de dialogue responsable en vue de rompre avec les phénomènes de violence et de brutalité auxquels nous assistons à l'issue de nombreuses rencontres sportives non seulement en Afrique mais à travers le monde». l'autre objectif visé par cette rencontre est la lutte contre la violence sous toutes ses formes, un phénomène mondial contre lequel tous les Etats doivent se mobiliser. Par ce message, le président de la République montre son grand intérêt pour l'évènement lui-même (le forum) mais aussi pour le sport féminin. Plus que ça, la femme et ses droits à une libération totale. Dans le projet de révision constitutionnelle, rendu public début janvier par Ahmed Ouyahia, son chef de cabinet, le président Bouteflika a consacré un article garantissant davantage de droits à la femme. C'est l'article 31 qui introduit la notion de promotion de «la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l'emploi». De même que «la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu'au niveau des entreprises». Avant cela, un projet de texte de loi criminalisant les violences contre les femmes a été examiné par le Conseil des ministres et soumis aux débats à l'APN. Le mois de mars dernier, la chambre basse du Parlement l'a adopté, à la grande satisfaction des associations de protection des droits des femmes. 9 mois après, elle a été adoptée par le Sénat, mais ce retard a fait croire à beaucoup qu'il s'agissait d'un blocage du texte au niveau de la chambre haute pour des considérations politiques (ne pas contrarier les islamo-conservateurs). Heureusement que la situation a fini par se débloquer et le texte a été adopté, garantissant ainsi aux femmes la protection réclamée depuis de longues années. Le code de famille, promulgué en 1984, n'est pas abrogé mais des amendements lui ont été apportés, sur décision du chef de l'Etat, entre autres en 2005. Des promesses ont été faites par le même chef d'Etat d'aller vers d'autres amendements jusqu'à l'abrogation totale du code de 1984, mais pour cela, les contraintes et les oppositions sont nombreuses. Beaucoup affirment leur optimisme sur la question, d'autres gardent espoir du moment qu'un pas de géant a été fait en la matière. Certes, la société civile y est pour beaucoup puisqu'il s'agit là du fruit de son combat acharné mais la volonté politique y est aussi. K. M.