L'armée syrienne a repris une ville importante aux groupes armés en Syrie, à la veille des négociations de paix à Genève. Des pourparlers toujours dans l'incertitude. L'armée a récupéré la ville de Cheikh Miskine dans la province méridionale de Deraa, près de la frontière jordanienne. Elle est considérée comme un carrefour stratégique menant à Damas, au nord, et à la ville de Soueida, à l'est. La Russie s'est de son côté félicitée de son intervention ayant permis de «renverser la situation» en faveur des forces gouvernementales. «Les actions des forces aériennes russes effectuées à la demande des autorités syriennes ont vraiment aidé à renverser la situation et à réduire l'espace contrôlé par les terroristes», a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à Moscou. L'armée syrienne a en effet repris l'initiative avec l'aide de l'aviation russe, progressant sur plusieurs fronts, à Lattaquié, Alep et à Deraa. Mais l'armée continue de subir les coups avec un nouvel attentat suicide revendiqué par Daech qui a fait au moins 22 morts, dont un grand nombre de soldats, dans la ville centrale de Homs. Il y a toujours des difficultés à trouver un consensus sur une solution au conflit dans lequel sont impliqués plusieurs acteurs et protagonistes et qui a fait plus de 260 000 morts depuis mars 2011. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé pour vendredi des négociations indirectes entre Damas et l'opposition, initialement prévues lundi. La principale composante de l'opposition en exil, devait annoncer à Riyad sa décision de participer ou non aux pourparlers après des critiques contre la composition de sa délégation. Autre point de discorde : la participation des kurdes. Les kurdes sont exclus de la délégation de l'opposition et Lavrov a estimé que des négociations sans les Kurdes ne peuvent pas «donner de résultats». La pique semble destinée à la Turquie, hostile à Damas et opposée à la présence du principal parti kurde syrien PYD aux discussions. Sous pression pour faire démarrer les discussions inter-syriennes au plus tôt, de Mistura a quand à lui rappelé la nécessité d'inclure le plus grand nombre de personnes aux pourparlers, notamment des femmes et des représentants de la société civile. Les discussions doivent porter sur une feuille de route votée en décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. D'un autre coté le chef de la diplomatie russe a démenti que Vladimir Poutine ait demandé à son homologue syrien Bachar al-Assad de quitter le pouvoir, lui proposant un asile politique en Russie. «Ce n'est pas vrai. Une conversation de ce genre avec le président Assad n'a pas été nécessaire», a assuré Lavrov, interrogé sur un article du Financial Times évoquant une tentative fin 2015 de la Russie de convaincre Al-Assad de quitter le pouvoir. «Personne n'a demandé un asile politique et personne n'a rien proposé», y compris lors de la rencontre fin octobre à Moscou entre Poutine et Al-Assad. M. B./Agences