Photo : APS Par Ali Boukhlef Raul Castro n'a pas oublié les amis de son frère, auquel il a succédé. Le président cubain effectue, depuis hier, une visite de trois jours en Algérie à l'invitation de Abdelaziz Bouteflika. C'est sa quatrième visite d'Etat, après le Venezuela voisin, la Russie et l'Angola, en l'espace de moins de deux ans de présidence, une responsabilité prise suite à la maladie qui a cloué au lit son frère, fondateur de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, depuis 2006. Mais comme Raul et Fidel ont fait la révolution de 1959 ensemble, les grandes orientations n'ont apparemment pas changé. Et la visite d'Alger en est la preuve. Accueilli dans l'après-midi d'hier à l'aéroport d'Alger par Abdelaziz Bouteflika, le président cubain est venu dans un pays allié. Un allié de longue date, puisque les relations entre les deux pays sont très lointaines et ont toujours été empreintes de cordialité. Officiellement, cette visite vise à étudier «les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale qui a connu, ces dernières années, une évolution appréciable» et «tend à renforcer des relations bilatérales déjà marquées par leur solidité et leur constance, reflétées par la régularité des consultations politiques de haut niveau», selon un communiqué de la présidence de la République, rendu public la veille de la visite. Mais en réalité, les échanges, politiques ou économiques, ont toujours été au plus haut niveau entre les deux pays, membres actifs de l'organisation des pays non alignés et furent, un temps, à l'avant-garde des pays du tiers-monde. Car, malgré les difficultés qu'ont connues les deux capitales depuis des années, leurs relations sont restées à un niveau appréciable. D'abord sur le plan politique, puisque la grande commission mixte entre les deux pays se réunit régulièrement. La dernière s'est tenue, à La Havane, en janvier 2008. Une année auparavant, le président Abdelaziz Bouteflika avait effectué une visite à Cuba, lors d'une tournée en Amérique latine. De son côté, malgré la maladie, l'ancien chef d'Etat cubain, Fidel Castro, est venu en visite dans notre pays –la septième de son règne- en 2001, rendant la pareille à son homologue algérien. Ces visites ne sont pas restées lettre morte, puisque des décisions ont souvent été appliquées sur le terrain. En plus des innombrables échanges économiques et commerciaux entre les deux pays lors des décennies précédentes, plusieurs cliniques cubaines se sont installées ces derniers temps en Algérie, et d'autres sont en construction dans différentes régions. Ce donc en prolongement d'une amitié qui a plus de 50 ans que s'effectue la visite d'Etat de Raul Castro. Après s'être entretenu hier avec Abdelaziz Bouteflika, il rencontrera aujourd'hui et demain d'autres responsables algériens.