Après la publication du rapport critiquant la décision du gouvernement britannique de déclarer la guerre à l'Irak en 2003 les langues semblent se délier. John Prescott qui était le vice-Premier ministre de Tony Blair lorsque le Royaume-Uni a décidé de suivre les Etats-Unis dans son invasion de l'Irak conteste la «légalité» de cette guerre. De son côté l'ancien ministre espagnole de la Défense, Federico Trillo, a déclaré que les informations sur les armes de destruction massive en Irak avant la guerre de 2003 n'étaient «ni complètes ni exactes» L'ancien vice-Premier ministre britannique, John Prescott, a déclaré qu'il pensait à présent, 13 ans après les faits, que la décision du Royaume-Uni d'envahir l'Irak était illégale. Prescott, qui était le vice-Premier ministre de Tony Blair lorsque le Royaume-Uni a décidé de suivre les Etats-Unis en Irak en 2003, a écrit dans un article publié dans le Sunday Mirror qu'il avait à présent changé d'avis sur la légalité de cette guerre, réagissant à la publication d'un rapport critiquant la décision du gouvernement britannique de déclarer la guerre à l'Irak. «En 2004, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait déclaré que le but premier de la guerre en Irak était de renverser le régime, ce qui est illégal. C'est avec beaucoup de tristesse et de colère que je crois à présent qu'il avait raison», a-t-il écrit. «Pas un jour ne passe sans que je pense à notre décision de déclarer la guerre. Aux soldats britanniques qui ont donné leur vie ou été blessés pour leur pays. Aux 175 000 civils qui sont morts à cause de la boîte de Pandore que nous avons ouverte en renversant Saddam Hussein», a-t-il ajouté. «Je vivrai avec cette décision de déclarer la guerre et ses conséquences catastrophiques pour le restant de mes jours», a-t-il regretté. Il a révélé que le Premier ministre, Tony Blair, avait à l'époque écrit au président américain, George W. Bush, qu'il «serait avec lui, quoi qu'il fasse» huit mois avant l'invasion. Prescott a également critiqué la gestion de Blair et de son gouvernement, car celui-ci donnait «trop peu de documentation» à son gouvernement pour qu'il prenne des décisions. Blair a exprimé cette semaine «sa tristesse, ses regrets et ses excuses» pour les erreurs commises pendant l'invasion en Irak. De nombreux Britanniques souhaitent que Blair soit traduit en justice pour sa décision qui a coûté la vie à 179 soldats britanniques et à des centaines de milliers de civils irakiens pendant les six ans qu'a duré le conflit. D'un autre côté l'ancien ministre espagnole de la Défense, Federico Trillo, a déclaré que les informations sur les armes de destruction massive en Irak avant la guerre de 2003 n'étaient «ni complètes ni exactes», selon des médias locaux. Trillo, qui était le ministre espagnol de la Défense au sein du gouvernement de Jose Maria Aznar lors de la guerre a tenu ces propos jeudi sur les ondes de la radio espagnole Onda Cero, à la veille de la publication du Rapport qui critique le gouvernement britannique de l'époque, dirigé par Tony Blair. Actuellement ambassadeur de l'Espagne en Grande-Bretagne, Trillo a souligné que les armes de destruction massive «n'étaient pas en Irak». L'Espagne a envoyé 1 300 soldats en Irak qui y étaient restés dix mois et dont onze ont perdu la vie. Deux journalistes espagnols, Julio Anguita et Jose Couso, ont été tués lorsqu'un char américain a tiré sur l'hôtel de Baghdad où ils étaient logés. R. I.