L'Office national de la culture et de l'information (Onci), convie les mélomanes et les amoureux de la musique kabyle au concert exceptionnel de la grande voix féminine Djura du groupe Djurdjura lors de deux concerts exceptionnels à Alger et Oran. L'Office national de la culture et de l'information (Onci), convie les mélomanes et les amoureux de la musique kabyle au concert exceptionnel de la grande voix féminine Djura du groupe Djurdjura lors de deux concerts exceptionnels à Alger et Oran. Le premier est prévu pour la soirée du 10 août au théâtre de plein air Hasni-Chakroun d'Oran. Le second, le lendemain, le 11 août au théâtre de plein-air de Sidi Fredj à Alger. Le groupe kabyle Djurdjura, formé principalement de trois femmes, a été fondé par Djouhra Abouda connue sous son nom de scène Djura. Native d'Ifligha, un petit village des montagnes du Djurdjura en Kabylie. Les chansons, écrites par Djura, sont basées sur des poèmes d'inspiration sociale, mais aussi et surtout féministe. Elle a en effet été marquée par un contexte familial patriarcal. Le père de Djura, dans les années 50 migra en France avec sa famille. Ils vivaient à Belleville. En raison de son engagement dans le FLN, il fut emprisonné. Alors la jeune jura s'occupa des autres enfants de la famille. Djura faisait partie de la chorale de son école et chantait en solo. On lui offrit un rôle pour une production à la télévision lorsqu'elle avait 16 ans, mais son père lui interdit d'y participer. Pour échapper à un mariage arrangé et prendre son indépendance, elle quitta Paris pour Alger où elle écrivit ses premières chansons. Le groupe fut formé en 1977, Djura a donc en toute logique associé au groupe ses sœurs, notamment Malha et Fatima, mais un tragique différend familial les a séparées, Djura continuant de mener le groupe avec d'autres musiciens. Elle décrit dans son œuvre autobiographique «Le voile du silence», parue en 1987 son histoire et celle du groupe jusqu'à cette date. Le groupe Djurdjura est ce groupe de femmes, qui ont pris conscience de leur rôle, qui s'assument dans l'évolution de leur pays et expriment le désir d'un peuple qui ne veut perdre ni ses valeurs ni son identité. Une critique musicale souligne à propos de la percée de ce groupe atypique que les trois femmes du groupe «Djurdjura» (du nom d'une chaîne de montagnes kabyles) ont décidé de chanter tout haut ce que leurs mères ont fredonné tout bas… Elles s'inspirent des chants populaires traditionnels, pour tenter de faire revivre la tradition orale. En ajoutant «mais, miracle de la langue ou magie de leur voix, les mots de tous les jours, polis et repolis par des siècles d'usage, résonnent d'une réalité nouvelle, voient leur sens s'amplifier, comme ces avalanches qui ravagent les monts du «Djurdjura» au printemps». R. C.