Bon, on ne va pas s'extasier après la large victoire contre le Lesotho. Encore moins tirer des enseignements de ce match qui comptait pour des prunes ! C'est comme si l'on s'évertuait à trouver des vérités et des axiomes dans un simple match d'entrainement. Retenons juste le fait que toute victoire est bonne à prendre surtout pour le moral des joueurs. Et que le plus dur est à venir pour le nouveau sélectionneur national, Milovan Rajevac. A savoir, le prochain choc contre les Lions Indomptables dans le cadre des éliminatoires pour le Mondial russe. C'est là que les choses sérieuses commenceront pour le sérieux Serbe qui sera déjà au pied du mur. Pour l'instant, l'on ne peut que se faire une toute petite idée sur ses méthodes de travail, son style, sa philosophie de jeu et sa personnalité à travers sa carrière d'entraineur et de sélectionneur rigoureux mais sans palmarès notable. Dans l'absolu, le fait qu'il n'ait pas de lignes brillantes sur son CV n'est pas significatif en soi. Car les distinctions les plus rutilantes ne sont pas toujours un gage de futurs succès dans les grandes compétitions internationales. Ce n'est donc pas un axiome, la vérité des matchs se nichant souvent dans la loi de la relativité du football. Sa nomination, comme celle de tous les étrangers ayant dirigé les Verts avant lui n'est pas la panacée. Le football algérien en a déjà connu dix : deux Français, trois Belges, trois Roumains et un Russe, sans compter deux autres français d'origine algérienne. Aucun d'eux n'a jamais remporté le moindre titre à la tête des Fennecs dont le seul trophée, une CAN gagnée à domicile en 1990, est due à un sélectionneur typiquement algérien. Mais rien ne dit non plus que Rajevac, qui est venu à Alger les mains vides, repartirait à la fin de son contrat, ou même avant, avec rien dans ses mêmes paluches. La seule chose que l'on sait de lui c'est que c'est un solide entraineur de clubs de son pays et de sélections de seconde zone, à l'exception du Ghana qu'il a réussi à mener en finale de la CAN 2010 et en quarts du mondial Sud-africain. Entraineur de ses anciens clubs, le Borac Čačak, l'Etoile rouge de Belgrade, le Vojvodina Novi Sad ou encore le club slovène de Rudar Velenje11, ça ne vous donne pas un CV sexy, c'est vrai ! Sélectionneur du Qatar, ne fait pas de vous non plus un technicien comblé du Brésil ou de la Mannschaft ! Mais bon, ne chipotons pas outre mesure. L'Algérie n'a certes pas les sélectionneurs qu'elle mérite, mais attire le plus souvent les entraineurs qu'elle peut avoir, c'est-à-dire ceux qui sont à portée de sa bourse en devises. Mais si nul n'est prophète en son pays, une hirondelle étrangère n'a jamais fait non plus le printemps du foot algérien, médiocre et sous-développé. Ses maux, telles les plaies d'Egypte, sont connus. A commencer par l'instabilité chronique de son encadrement, avec 69 sélectionneurs depuis 1963, soit une moyenne de 1,39 entraîneur par an. Et que dire alors de ses faiblesses structurelles, dont l'organisation, le management, la formation et les infrastructures sont vraiment indignes d'une Algérie aussi riche et aussi jeune ? En dépit de la valeur d'ensemble et de la valeur intrinsèque de chacun des actuels joueurs, le pays n'a pas encore de sélection apte à gagner une autre CAN. Ou encore de se qualifier une deuxième fois pour le second tour d'un Mondial et, objectif mirifique, pour les quarts de finale. Il n'a pas de stades en nombre suffisant et aux normes internationales. Et ne possède même pas un terrain gazonné digne de ce nom que mêmes les enceintes du 5-Juillet et de Tchaker sont loin d'abriter. N. K.