Suite à l'incident au sein d'un des joyaux architecturaux du 4e art algérien, la question de la réhabilitation et la de la préservation des lieux de la pratique théâtrale se pose encore une fois avec acuité, d'autant plus que cela s'est produit en pleine représentation pour enfants Les programmes du théâtre régional Abdelkader-Alloula» d'Oran (TRO) ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre, suite à l'effondrement partiel d'un balcon, a indiqué, lundi, à l'APS, le directeur de l'établissement Ghouati Azri. L'effondrement, dû à la vétusté de la bâtisse, est survenu samedi vers 15h, lors de la représentation d'une pièce pour enfants, El Assad wel Hattab et «n'a fort heureusement pas causé de victimes». Le directeur du TRO a tenu à préciser que «c'est juste une petite partie du balcon qui est tombée sur une partie de l'orchestre, non occupée par le jeune public», ajoutant que la direction a préféré suspendre le programme jusqu'a ce que les services du contrôle technique de la construction (CTC) fassent le diagnostic et un état des lieux. Cette commission doit se prononcer sur l'état du balcon et donner un avis sur la possibilité de reprendre les spectacles dans les jours à venir, a précisé le directeur du TRO. Selon Ghouati Azri, la direction du théâtre avait signalé, à plusieurs reprises, la nécessité d'entreprendre des travaux de restauration et de réhabilitation de cette infrastructure, construite en 1900. Le rapport du CTC devra, par ailleurs, définir la nature des travaux à entreprendre au TRO rapporte l'APS. Le TRO, ex-Opéra d'Oran, compte parmi les rares établissements culturels de la wilaya d'Oran, à assurer une programmation régulière et continue à longueur d'année, aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Suite à l'incident, d'un des joyaux architecturaux du 4e art algérien, la question de la réhabilitation et la de la préservation des lieux de la pratique théâtrale se pose encore une fois avec acuité, d'autant plus que l'incident s'est produit en pleine représentation pour enfants, heureusement sans causer de victimes. Sur le site officiel du TRO, il est précisée que d'architecture baroque, la bâtisse a été bâtie au début du 20e siècle par l'architecte Inez et est entrée en activité depuis 1907. L'immeuble est couvert d'une partie en tuiles et d'une autre en terrasse avec une façade principale donnant sur la place du 1er Novembre 1954. Le centre de celle-ci est dominé par une statue géante représentant la déesse de l'Art avec une cithare à la main, deux autres muses placées cinq mètres en arrière, viennent donner de la profondeur à la perspective. L'entrée principale vers le hall est desservie par trois rideaux de fer. Dans le hall de cette entrée se trouvent les guichets de service caisse. Au 1er étage trois coupoles en vitrail surplombent les grandes marches. Elles donnent accès aux loges, au premier balcon ainsi qu'à l'intérieur du théâtre; le tout recouvert d'une terrasse en maçonnerie. Le centre de l'immeuble est réservé à la salle des spectacles et aux galeries qui y conduisent. L'arrière de l'immeuble, comprend la scène et les coulisses. A l'extrême arrière se trouvent les loges des artistes, les salles de sonorisation et des costumes, réparties à travers les quatre étages qui forment l'immeuble. Le Théâtre d'Oran, acquiert l'appellation d'Opéra d'Oran et est alors la propriété de la commune d'Oran jusqu'à mars 1963. Au lendemain de l'indépendance nationale, il est nationalisé au même titre que tous les autres théâtres d'Algérie, Il est baptisé TNA d'Oran puis Tnoa (Théâtre national de l'ouest algérien) et depuis le 14 novembre 1972 TRO (Théâtre régional d'Oran). Il est également précisé sur le site officiel du TRO que si le domaine de la création était ouvert à la diversité des genres, le travail de diffusion fonctionnait, et fonctionne encore, sous la bannière d'une seule constante : celle de la diffusion large et massive du produit théâtral populaire. Il est précisé à ce propos que «le souci de diffusion répondait à cette aspiration, quasi permanente, de l'édification d'un théâtre populaire. Raison pour laquelle le TRO est ouvert au minimum quatre fois par semaine, lundi, mercredi, jeudi et vendredi. Les représentations pour enfants qui se déroulent, presque quotidiennement, au sein même des écoles viennent concrétiser cette volonté de toucher le large public». S. B./APS