Confrontés à une situation qui leur est fortement défavorable, les éléments des groupes armés pourraient déposer les armes et renouer avec la vie civile. D'autres pourraient fuir à l'étranger. Certains pourraient se rallier aux groupes les plus extrémistes, comme le Front Fateh al-Cham. Les groupes armés et leurs sponsors qui rêvaient il y a peu encore faire chuter le régime et de prendre le contrôle du pays risquent aujourd'hui une défaite totale avec la perte d'Alep. Bien qu'ils contrôlent toujours des territoires dans le reste de la Syrie, notamment la quasi-totalité de la province d'Idleb dans le Nord-ouest, la cuisante défaite qui s'annonce imminente dans la seconde ville du pays est hautement symbolique. Un peu plus d'un an après le début des fameux Printemps arabes, les groupes armés avaient lancé l'assaut sur Alep en juillet 2012. Appuyée par plusieurs sponsors dont les puissances occidentales, les pays du Golfe et la Turquie, les groupes armés voulaient à minima pousser à la partition de la Syrie. Mais ces derniers mois, notamment depuis l'intervention militaire russe en septembre 2015, les groupes armés ont subi une série de défaites, dont la dernière en date à Alep, où ils ne tenaient plus qu'une dernière petite zone. Après la perte de la deuxième ville de Syrie, la province d'Idleb sera probablement le dernier bastion des groupes extrémistes contrôlé par une alliance dominée par le Front Fateh Al-Cham, ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda. Les groupes armés sont également présents dans la province méridionale de Deraa et dans la Ghouta, la grande banlieue autour de Damas où ils cèdent toutefois du terrain. Ces derniers mois l'armée syrienne a scellé plusieurs accords dans la Ghouta, aux termes desquels les extrémistes ont quitté leurs positions en échange de la possibilité de se rendre de manière sécurisée à Idleb. Le président Assad estime que ces accords étaient la meilleure voie pour résoudre la guerre. Démanteler l'insurrection dans la Ghouta orientale va être le grand objectif de l'armée syrienne en 2017, estiment des experts. A Idleb, avec un accès à la frontière turque et un large réservoir d'éléments, notamment ceux arrivés récemment des régions qui ont battu en retraite face à l'armée, les extrémistes seraient, selon d'autres spécialistes, capables de tenir longtemps. Confrontés à une situation qui leur est fortement défavorable, les éléments des groupes armés pourraient déposer les armes et renouer avec la vie civile. D'autres pourraient fuir à l'étranger. Certains pourraient se rallier aux groupes les plus extrémistes, comme le Front Fateh al-Cham. Les civils et des groupes armés s'apprêtaient d'être évacués d'Alep en Syrie après un accord de cessez-le-feu annoncé la veille. Dans les dernières zones tenues par ces groupes armés, les armes se sont tues depuis l'annonce mardi après-midi de l'accord entre la Russie et la Turquie, signé après quatre semaines de bombardements et de combats intenses. A New York, où une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue mardi, l'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a confirmé un accord pour évacuer les groupes armés d'Alep. R. I.