Afin de répondre à la demande du marché du ciment, l'Algérie s'est fixée l'objectif d'encourager les investissements dans ce créneau. C'est dans cette perspective que le groupe industriel public des ciments d'Algérie (Gica) envisage d'investir 154 milliards de DA pour porter sa production à 18,5 millions de tonnes (MT) à fin 2017 contre 11,5 MT actuellement. Pour renforcer davantage les capacités de la production nationale du ciment, le secteur privé s'est engagé lui aussi dans dette dynamique qui devrait permettre au pays de passer, cette année, à l'étape d'autosuffisance en ciment, alors que, dès 2018, l'Algérie envisage d'exporter l'excédent La demande nationale en ciment a fortement augmenté au cours des dix dernières années avec le lancement de grands chantiers inscrits dans les différents programmes quinquennaux : autoroute Est-Ouest, voies ferrées rapides, nouveaux barrages, sans omettre les programmes de construction de logements sous plusieurs formules et avec des structures d'accompagnement. Ce à quoi s'ajoutent les programmes d'investissements lancés déjà ou inscrits dans les différents secteurs (jeunesse, sports, éducation nationale, formation et enseignement professionnels, santé, etc.) Ainsi, pour répondre à la demande du marché en ciment, le pays s'est fixé l'objectif d'encourager les investissements dans ce créneau. C'est dans cette perspective que le groupe industriel public des ciments d'Algérie (Gica) envisage plus d'investissements afin d'augmenter sa production à près de 23 millions de tonnes à l'horizon 2019 conformément aux orientations des pouvoirs publics visant à encourager l'investissement productif, notamment dans les filières stratégiques, et à réduire les importations. Pour atteindre cet objectif, le groupe Gica prévoit la modernisation et l'extension des capacités de 6 cimenteries existantes, sur lesquelles le groupe compte réaliser 6 nouvelles lignes technologiques. Les usines concernées par le programme de modernisation et d'extension sont celles d'Aïn Kebira (Sétif), Chlef, Tébessa, Zahana (Mascara), Béni-Saf (Aïn Témouchent) et la cimenterie de Meftah, dans la wilaya de Blida. L'extension de la cimenterie d'Aïn El Kebira, une usine située à une vingtaine de km au nord du chef-lieu de wilaya de Sétif, permettra à la cimenterie de développer une capacité de production additionnelle de 2 millions de tonnes/an. C'est jeudi dernier que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a inauguré la 2e ligne de production de la cimenterie d'Aïn El Kebira (SCAEK). Selon le ministre, «la mise en exploitation de cette deuxième ligne confirme le défi relevé par l'Algérie en matière de production du ciment». Cette ligne de production qui s'étend sur une superficie de 25 hectares, est le fruit d'un investissement de plus de 32 milliards de dinars. L'année 2017 connaîtra également la réception de la cimenterie d'Adrar en avril prochain et celle de Chlef en octobre, selon le ministre de l'Industrie. L'extension des capacités des usines d'Aïn El Kebira (Sétif) et de Chlef permettra d'augmenter la production du groupe à 16 millions de tonnes par an. En outre, les projets d'installation de nouvelles lignes de production dans les cimenteries de Zahana (Mascara) et de Béni Saf (Aïn Témouchent) devraient générer une capacité additionnelle de 3,5 millions de tonnes/an. Les projets de nouvelles cimenteries d'Oum El Bouaghi et de Béchar, qui entreront en production en novembre 2018, augmenteront, eux aussi, la production de ciment du groupe de 3 millions de tonnes/an. Les capacités de production du groupe Gica devraient ainsi atteindre les 20 Mt d'ici à 2019 contre 12 Mt actuellement. Pour renforcer davantage les capacités de la production nationale du ciment, le secteur privé s'est engagé lui aussi dans des programmes d'investissement devant permettre de réduire les importations de ce matériau de construction. Au rythme actuel de la croissance continue de la production assurée par les différentes entreprises (publiques et privées) de fabrication du ciment, le marché algérien devra être «autosuffisant» en ciment vers la fin de 2017. Le ministre de l'Industrie et des mines l'a réaffirmé, ce jeudi, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Sétif. «L'Algérie sera auto-suffisante en ciment d'ici la fin de l'année 2017, à la faveur de la réception de plusieurs projets, avec un apport supplémentaire de plus de 5 millions de tonnes», a-t-il souligné. Ceci permettra de substituer totalement les importations de ciment par le produit national, alors que, dès 2018, l'Algérie envisage d'exporter l'excédent. Notons que le Groupe Gica a déjà identifié un partenaire déjà présent sur le marché national pour placer le produit algérien sur les marchés extérieurs. B. A.