Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a indiqué que la Russie serait autorisée «au cas par cas» à utiliser des bases aériennes en Iran pour mener des opérations en Syrie Le président iranien, Hassan Rohani, s'est entretenu, lundi dernier, avec le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, témoignant du net réchauffement des relations entre leurs deux nations, déjà perceptible en Syrie où elles soutiennent le régime de Bachar al Assad. A moins de deux mois de l'élection présidentielle du 19 mai en Iran, Hassan Rohani espère profiter de cette visite de deux jours en Russie, où il est arrivé à la tête d'une délégation, pour nouer de nouveaux partenariats économiques qu'il pourrait faire valoir devant ses électeurs. Le président iranien s'est également entretenu, hier, avec son homologue russe, Vladimir Poutine. «Rohani veut absolument finaliser au moins un nouvel accord pétrolier avant l'élection», souligne Reza Mostafavi Tabatabaei, spécialiste de l'énergie et président d'Enexid, une société londonienne présente sur le marché moyen-oriental des équipements pétroliers et gaziers. «Les compagnies occidentales comme Total attendent d'obtenir le feu vert américain avant d'investir en Iran, donc la seule chance pour Rohani de conclure des accords avant l'élection se situe en Russie.» Alliés de Bachar al Assad, Téhéran et Moscou ont joué ces 18 derniers mois un rôle décisif dans le bouleversement de l'équilibre des forces en Syrie en intervenant pour éviter un effondrement du régime. La Russie et l'Iran ont parallèlement développé leurs relations économiques comme en témoigne le doublement des échanges commerciaux bilatéraux entre janvier 2016 et janvier 2017, évoqué dans une note du ministère russe du Développement économique citée par l'agence de presse russe Sputnik. «Les relations politiques et militaires entre la République islamique et la Russie sont actuellement plus fortes que jamais», observe Ellie Geranmayeh, membre de l'European Council on Foreign Relations, un cercle de réflexion paneuropéen. La coopération russo-iranienne se renforce également sur le terrain syrien. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a indiqué, hier, que la Russie serait autorisée «au cas par cas» à utiliser des bases aériennes en Iran pour mener des opérations en Syrie. «La Russie ne possède pas de base militaire (en Iran). Nous avons une bonne coopération, au cas par cas. Lorsque les Russes devront utiliser des installations iraniennes pour combattre le terrorisme, nous prendrons une décision», a expliqué M. Zarif. La question de la Syrie, ainsi que d'autres sujets régionaux seront discutés lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine dans la journée au Kremlin, a ajouté le ministre. La Russie a utilisé au cours de l'été dernier des bases aériennes iraniennes afin de lancer des opérations contre les rebelles syriens. C'était la première fois qu'une puissance étrangère bénéficiait des infrastructures militaires en Iran depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette coopération militaire fut interrompue brutalement après l'intervention de parlementaires iraniens qui ont fait valoir que cette pratique était contraire à la Constitution. Le ministère iranien de la Défense était également mécontent de la publicité faite par Moscou à cette collaboration. Reuters