La huitième édition du championnat africain de football des moins de 17 ans, qui a pris fin jeudi dernier, a été organisée dans deux stades n'ayant pas l'habitude d'abriter des matches de championnat des divisions une ou deux, à savoir ceux de Zeralda et de Dar El Beïda. Bien que ne disposant pas de tribunes suffisantes pour les supporters, ce qui ne permet pas aux dirigeants des instances sportives d'y abriter des rencontres de «haut niveau», ils sont dotés de toutes les commodités nécessaires (vestiaires, sanitaires, nombre de portes d'accès suffisants...) ainsi que d'une très bonne pelouse. Ce qui a, d'ailleurs, été relevé par bon nombre de participants à cette CAN. Même le premier responsable de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, avait salué la bonne organisation algérienne, notamment sur le plan de l'infrastructure mise à la disposition des footballeurs. Pour rappel, la Fédération algérienne de football (FAF) avait, dans un premier temps, opté, en plus du stade de Zeralda, pour le stade de Bologhine, mais la CAF avait refusé ce dernier, ce qui a poussé les organisateurs à le remplacer par celui de Dar El Beïda. Donc, la seule «contrainte», si l'on peut l'appeler ainsi, liée à ces deux enceintes sportives, est le fait qu'elles ne peuvent contenir un grand nombre de supporters, quoique des tribunes supplémentaires aient été installées pour l'occasion au stade de Zeralda. D'ailleurs, beaucoup d'amoureux de l'équipe nationale, qui se sont déplacés aux stades, notamment en demi-finale et en finale, ont dû rebrousser chemin faute de pouvoir y accéder. Il faut dire qu'au fur et à mesure que la sélection nationale réalisait de bons résultats, les supporters devenaient de plus en plus nombreux. En l'espace de quelques jours seulement, les jeunes Verts sont devenus de véritables stars nationales connues de tous. Fort heureusement, les organisateurs ont su comment gérer cette donne. L'accès au stade était contrôlé de manière à ce qu'il n'y ait pas de débordement à l'intérieur. Et comme –et, là, il est beaucoup plus question de la finale ayant opposé jeudi dernier l'Algérie à la Gambie (1-3)- la rencontre a été diffusée en direct à la télévision, ceux n'ayant pu accéder au stade sont retournés chez eux pour suivre le match sur le petit écran. Aucun incident n'a été relevé durant tous les matches de cette huitième édition. Ce qui est une réussite en soi sachant que le contexte particulier dans lequel évolue le football national, caractérisé souvent par des scènes de violence. Il est sans dire, donc, que beaucoup d'efforts ont été consentis ces dernières années en termes de réalisation, ou de réfection dans certains cas, d'infrastructures sportives. Plusieurs nouveaux stades ont été réalisés à travers le territoire national. Des enceintes sportives destinées particulièrement aux jeunes catégories. Et, là, on peut citer le nouveau stade de Bab El Oued (Ferhani), dont l'inauguration officielle est prévue pour bientôt. Même si ce genre d'infrastructures est très bénéfique pour le développement du football national, il est utile de signaler que le manque de stades pour les rencontres de «haut niveau» pose toujours problème. Il n'y a qu'à voir la situation dans laquelle s'est retrouvée l'équipe nationale de football A, forcée de disputer ses matches de qualification au Mondial au stade de Blida, qui ne peut contenir une grande foule (30 000 spectateurs au maximum), et ce, en raison de la fermeture du stade du 5 Juillet pour travaux. Si d'autres wilayas disposent de grands stades, comme c'est le cas à Annaba, par exemple, l'infrastructure hôtelière, nécessaire pour accueillir les délégations, fait défaut. Comment va-t-on gérer les grandes foules qui vont se déplacer à Blida le 7 juin prochain à l'occasion du match Algérie-Egypte ? Il est quasiment certain que plusieurs milliers de supporters, qui viendront de toutes les régions du pays, vont vouloir suivre le match à partir des tribunes. Surtout si jamais la télévision algérienne trouve des difficultés à acquérir les droits de retransmission de la rencontre, comme cela a été le cas avec le match Rwanda-Algérie, qui n'a pas été diffusé en direct. Seul le stade du 5 Juillet avait l'habitude d'abriter des rencontres d'une telle envergure. Dans ce sens, il faut dire que plusieurs projets de grands stades ont été lancés, quoique leur concrétisation sur le terrain soit assez lente. A Alger, le ministère de la Jeunesse et des Sports envisage de réaliser deux grands stades, l'un à Baraki et l'autre à Douera, pouvant contenir jusqu'à 40 000 supporters. Toutes les études ont apparemment été faites. Il ne reste que le démarrage des travaux de réalisation. Après leur livraison, il est clair que ces deux enceintes sportives régleront énormément de problèmes. En plus de l'équipe nationale, les clubs de football de division une, par exemple, vont bénéficier de cette infrastructure. Toujours en raison de la fermeture du stade du 5 Juillet, les responsables de la Ligue nationale de football (LNF) trouvent des difficultés parfois pour faire domicilier les derbys algérois jugés à risque, d'autant plus que les stades où ils ont l'habitude de jouer (20 Août, Zioui, Bologhine, Benhaddad, El Harrach...) n'ont pas la capacité d'accueillir des rencontres qui drainent les grandes foules. Il y a même des rencontres qui n'ont pu se tenir suite au refus préalable des services de sécurité, et par conséquent, du wali. Réaliser deux stades d'envergure réglerait ce problème. En dernier lieu, l'insuffisance du football algérien est l'infrastructure sportive d'entraînements. Si le problème pour l'équipe nationale est réglé du fait que cette dernière se prépare souvent à l'étranger, les clubs, quant à eux, souffrent énormément de ce manque. Des terrains ont été promis aux clubs algérois il y a quelques années, mais cela ne s'est pas encore concrétisé. Par ailleurs, un centre de préparation des équipes nationales a été réalisé à Sidi Moussa, qui va accueillir, entre autres, une école de formation footballistique. Un centre dont vont énormément bénéficier les petites catégories qui n'ont pas, jusque-là, d'infrastructure adéquate. Le centre de Sidi Moussa dispose de toutes les commodités. C'est une première en Algérie. A. A.