Tenu en échec par Porto (2-2) sur sa pelouse d'Old Trafford, Manchester United n'est pas passé loin de la catastrophe mardi dernier. Malmenés, les tenants du titre ne sont pas encore éliminés mais doivent prendre conscience qu'il faudra montrer un autre visage dans une semaine au Portugal. Très honnêtement, cela aurait pu être pire. Dans un «Théâtre des Rêves» peu habitué à voir ses protégés se faire autant remuer, Manchester United n'est pas passé loin de la correctionnelle en quart de finale aller de la Ligue des champions. Car, au vu de la rencontre, une victoire des visiteurs n'aurait pas été absurde. Tenus en échec (2-2) par une séduisante, bien que quelquefois naïve, formation de Porto, les Red Devils peuvent s'estimer heureux d'être encore en course pour une qualification en demi-finale. Pour se hisser dans le dernier carré, le tenant du titre a conscience qu'il est désormais condamné à l'exploit dans une semaine au Portugal. «Cela sera difficile maintenant à Porto. Il n'y a aucun doute là-dessus», anticipe sir Alex Fergusson. Comme en 2004 (1-1), saison qui les avait vus éliminer l'ogre mancunien en huitième de finale puis soulever la coupe aux grandes oreilles deux mois plus tard, les «Portistas» ont donc ramené un précieux match nul d'Old Trafford. Sans complexe, cette jeune équipe de Porto a tourmenté une équipe de Manchester United sans génie depuis quelques semaines. Avec un peu plus de réussite sur les nombreux contres qu'ils se sont procurés, les Portugais auraient même pu poinçonner leur billet pour les demi-finales dès le premier des deux rounds. Ils n'ont pas été capables de le faire et d'enfoncer pour de bon des Red Devils sans inspiration. Bien qu'en ballottage très favorable, le club entraîné par Jesualdo Ferreira peut donc nourrir quelques regrets. Evoluant très haut, gênant considérablement la relance de Mancuniens privés de Rio Ferdinand dans l'axe de leur défense, les Portugais ne se sont pas désunis après l'offrande de Bruno Alves puis le second but de Manchester inscrit par le remuant Carlos Tevez. «Les quarts de finale, c'est bien. Mais on en veut plus», ambitionne maintenant Ferreira. Dans une semaine, Manchester United tentera de devenir la première équipe anglaise à s'imposer à l'Estadio do Dragão. La tâche ne s'annonce pas aisée. Surtout si la formation britannique n'élève pas son niveau de jeu. Quant aux joueurs de Porto, ils auront sûrement à cœur de ne pas faire mentir l'élogieuse statistique : à chaque fois que le club présidé par Jorge Nuno Pinto Da Costa a franchi les quarts de finale (1987 et 2004) de la plus prestigieuse des compétitions européennes, il a ramené la coupe au pays