C'est la rentrée scolaire. Après des vacances qui auront duré plusieurs mois, des millions d'élèves reprennent le chemin de l'école. Eux, autant que leurs parents, espèrent ardemment que l'année scolaire qui vient de débuter sera couronnée de réussite. Du côté des pouvoirs publics, la tendance est à l'optimisme. On n'a guère lésiné sur les moyens, humains ou matériels, pour faire en sorte que cette énième rentrée soit une totale réussite en tous points de vue. Dans ce cadre, les statistiques sont révélateurs des efforts déployés par le département de l'Education nationale qui, est-il nécessaire de le rappeler, consomme annuellement 500 milliards de dinars (7,5 milliards de dollars), soit le quart du budget de l'Etat. En 2008, le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans était de 97% au moment où celui relatif à la tranche 6 ans/15 ans était de 95%, ce qui atteste la pérennité de la politique de scolarisation obligatoire. Pour ce qui est de la couverture sanitaire, celle offerte à 97% des enfants scolarisés est jugée excellente. S'agissant du taux de réussite au baccalauréat, il a connu une progression notable. D'environ 20% en 1999, il a connu une moyenne de 55% ces dernières années. En guise de nouveauté, il sera, à la faveur de cette nouvelle rentrée scolaire, procédé à la réception de 361 écoles primaires, 402 collèges et 137 lycées. S'agissant de l'encadrement en personnels administratif et pédagogique, il sera renforcé par le recrutement sur concours de près de 12 mille nouveaux agents. Mais est-ce qu'il y a lieu, à la lumière de toutes ces données, de tomber dans un optimisme béat et dire que tout ira comme sur des roulettes ? Que nenni. S'il est indéniable que le secteur de l'éducation fait sa mue, notamment sur le plan organisationnel, force est de constater que les difficultés à même d'entraver le bon déroulement des choses sont légion. Certaines décisions prises récemment par la tutelle n'ont pas réussi à faire l'unanimité au sein de la famille de l'enseignement. La décision d'augmenter le volume horaire (même si elle vise à adapter l'école algérienne à la tendance mondiale et à en finir avec le problème des programmes inachevés) n'en a pas été moins critiquée. Les enseignants (ainsi que les parents d'élèves) mettent en avant une surcharge des programmes pour les élèves, laquelle peut s'avérer préjudiciable sur le plan assimilation des cours. La même chose peut être dite au sujet de la séance de cours, laquelle sera appelée à l'avenir à passer à 45 minutes au lieu de 60 actuellement. Pour le régime indemnitaire, inutile de dire que les syndicats ont fait leur cheval de bataille. Ce dossier constitue assurément la pomme de discorde entre les syndicats et la tutelle. D'autres volets inhérents au paysage relatif au monde de l'enseignement font l'objet d'âpres débats : place des cours particuliers et des écoles privées et généralisation des TIC au niveau des établissements scolaires. Même le risque de pandémie de la grippe porcine n'échappe pas aux débats même, si sur ce dernier point, les autorités se veulent, heureusement, rassurantes. B. L.