Des morts, toujours des morts. Il ne se passe pas un jour sans que le sang ne coule sur nos routes. La semaine est toujours bouclée avec un bilan de la Gendarmerie nationale ou de la Protection civile alignant des dizaines de morts et autant de blessés dans des accidents de la circulation. Dans la liste des causes, le facteur humain vient en tête : dépassement dangereux, excès de vitesse, refus de priorité et autres infractions au code de la route et aux règles de sécurité. Les autres causes des accidents sont l'état des routes et les défectuosités mécaniques, souvent dues à la mauvaise qualité des pièces d'origine plus que douteuses. Mais si pour les deux dernières causes, il suffit d'interpeller les différentes institutions concernées (ministère, wilayas, daïras et communes) pour l'entretien des routes et de réglementer l'importation de la pièce détachée automobile -ce qui a été fait-, pour la cause principale des morts sur les routes, le chauffard, on en est encore à tâtonner, sans arriver à neutraliser ses effets funestes. Les campagnes de sensibilisation menées tambour battant, les battages médiatiques et les gros budgets qui y sont consacrés, n'ont rien fait. Le durcissement du code de la route et de la procédure de passage du permis de conduire non plus. Aussi, pour réussir là où tout a échoué, les autorités ont revu leur copie et leur dernière trouvaille est le permis à points. Mais avant de crier victoire, les concepteurs de cette nouvelle loi auraient dû se demander pourquoi la menace de faire sauter des points seulement aurait des résultats positifs quand le retrait du permis n'en a pas eu. De plus, on sait qu'en France, où le permis à points est en usage, il n'est pas impossible de négocier et, moyennant un pot-de-vin ou en faisant intervenir «une connaissance», de «racheter» le point enlevé. Sans vouloir accuser aucune institution ou corps, on ne peut cependant jurer qu'on n'en fera pas autant en Algérie, où corruption et passe-droit sont une réalité avérée. Et si d'aventure on arrivait à neutraliser ces pratiques délictueuses, restera cependant le problème de l'application de la loi sur les routes et non dans les rues des villes comme cela se fait actuellement. Les retraits de permis pour non port la ceinture de sécurité ou usage de téléphone cellulaire au volant, sont pour l'écrasante majorité enregistrés dans les périmètres urbains. Or, sauf en de rares cas, ce n'est pas en ville qu'on enregistre les accidents mortels, mais sur les routes et autoroutes où les contrôles sons quasi absents. Des bus et des poids lourds roulent à tombeau ouvert sur les voies rapides et des chauffards slaloment sans être aucunement inquiétés. Pourtant, policiers et gendarmes sont équipés de motos et de voitures puissantes pour patrouiller sur les grands axes routiers, qui sont la scène du drame auquel on veut mettre un terme. H. G.