Le niveau des gardiens de but dans cette 27e Coupe d'Afrique des nations est inquiétant. Francefootball.fr est revenu sur ce fait marquant de la compétition. Inquiétante, cette tendance observée chez les gardiens de but de la Coupe d'Afrique des nations à commettre boulette sur boulette. Depuis le début du tournoi, les attaquants, et même les défenseurs, s'en sont donné à cœur joie, à commencer avec le malheureux Béninois Yoann Djidonou, un gardien pourtant pétri de qualités, qui s'est «troué» par deux fois dès son premier match contre le Mozambique. Alors que son pays menait 2-0, ses ratés ont permis à l'adversaire de terminer sur un nul heureux. Remplaçant lors du deuxième match contre le Nigeria, il est entré en jeu à la suite de la blessure du vétéran Rachad Chitou. Enfin, titularisé contre l'Egypte, une erreur de jugement sur un centre-tir a abouti à un but incroyable des Pharaons. En deuxième période, cependant, le gardien de Libourne et des Ecureuils a été héroïque. Cette inconstance, hélas, ne permet pas de déceler le véritable niveau du joueur. Idem pour le Zambien Kennedy Mweene, numéro un du Championnat d'Afrique du Sud, qui s'est déchiré l'autre jour sur une balle anodine et lointaine du Camerounais Geremi, traduite par un but gag. Cependant, Hervé Renard a continué à lui faire confiance. C'est tout à son honneur. Et l'Algérien Chaouchi, pas mal non plus ! Rappelez-vous, le Sétifien n'était pas exempt de tout reproche contre le Malawi, ses deux bourdes ayant été directement converties en buts... Bref, nos amis gantés ne sont pas à la fête depuis le début du festival africain ! On aurait presque l'impression que le niveau des portiers africains est des plus faibles pour cette 27e édition. Les terrains difficiles, à Cabinda et Luanda, ne les aident pas forcément, ni même les nouveaux ballons. Certains spécialistes ont démontré qu'ils conservaient un niveau exemplaire : le Camerounais Kameni en premier lieu, qui évolue régulièrement en Liga espagnole ; l'Egyptien El Hadary qui, à 37 ans, continue d'être le meilleur gardien du continent par la sobriété de ses interventions. Copa Barry, l'Ivoirien, qui joue à Lokeren, a également progressé et fait partie du cercle des meilleurs, n'en déplaise à ses détracteurs. Enfin, et c'est là la bonne surprise de cette CAN, le Gabonais Ovono réalise un sans-faute depuis le début. C'est sans doute la meilleure des réponses qu'il pouvait adresser à tous ses détracteurs au Mans et ailleurs. Chez les mondialistes, le Ghanéen Richard Kingson, qui porte le brassard en l'absence de tous les cadres, n'affiche pas la sérénité d'il y a deux ans. C'est qu'il ne joue quasiment pas avec Wigan, son club. Dur dans ces conditions d'être au taquet contre Drogba et les autres. Le Nigérian Vincent Enyeama, de son côté, fait partie depuis 2004 du gotha africain de la profession. S'il n'a pas été décisif contre l'Egypte, il demeure un redoutable stoppeur de ballons. La confrérie des gardiens africains a donc encore de beaux jours devant elle, pour peu que les défenseurs soient, eux aussi, à la hauteur, ce qui fut loin d'être le cas partout, durant ce premier tour.