Le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbes, a procédé hier au lancement de la stratégie nationale, la première du genre, pour la prise en charge des enfants autistes en Algérie. Lors d'une conférence de presse tenue au siège de son département à Alger, il a annoncé l'ouverture, incessamment, d'un centre spécialisé pour la prise en charge de cette frange de handicapés. Selon le directeur général auprès de la tutelle, six centres algériens des ressources autistes (CARA) seront ouverts d'ici à 2011 dans les wilayas d'Oran, de Constantine, de Annaba, de Tlemcen, Sétif, ainsi que celui d'Alger, qui se situe à El Biar. Entre 2011 et 2015, d'autres centres, selon lui, verront le jour pour la généralisation de la prise en charge à l'ensemble du territoire national. Quant à la capacité d'accueil, il a affirmé que ces structures «ne peuvent prendre en charge qu'une minorité des 12 000 enfant autistes». L'Algérie compte, selon les premières estimations du premier responsable du secteur, entre 39 000 et 40 000 autistes, âgés de 3 à 18 ans. Le ministre a par ailleurs plaidé pour le diagnostic précoce dans le but, dira-t-il, d'une prise en charge plus efficace de l'enfant autiste. Et de soulever le manque de personnel qualifié et spécialisé, entre autres les pédiatres, les médecins, les sociologues, les orthophonistes et les éducateurs. Dans ce sens, il a souligné également la carence d'accompagnement de soins et d'insertion sociale des personnes adultes atteintes de ce handicap, carence également en matière de sensibilisation des citoyens, notamment pour mieux se comporter avec cette frange délicate de la société. Une défaillance dans le système scolaire, contrairement à d'autres pays plus avancés, a été signalée par le ministre, qui explique que certains enseignants refusent de prendre en charge ces enfants. Par ailleurs, M. Ould Abbes a appelé à encourager la création de ce type de centres avec l'aide de l'Etat : «Ces centre peuvent, entre autres, s'implanter dans des structures sanitaires (CHU-CHS), ou sous forme de centres médico-sociaux autonomes, de mouvement associatif avec l'aide de l'Etat ou de centres de regroupement familiaux des enfants autistes.» N. B.