Un centre national de l'autisme sera prochainement inauguré à El Biar dans la wilaya d'Alger avec des annexes à Saïda et Tlemcen. C'est ce qu'a annoncé M. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité à l'occasion d'une rencontre tenue hier au siège de son département. Cette action sera suivie de la création de six autres centres à horizon 2011 à titre expérimental à Alger, Oran, Constantine, Sétif, Annaba et Tlemcen. D'autres nouvelles structures seront construites d'ici 2015 en vue de répondre aux besoins des 48 wilayas. Et pour pallier l'absence d'un personnel qualifié dans la prise en charge des autistes, une formation en direction des professionnels de la santé se tiendra du 18 au 22 du mois en cours. Le but étant d'assurer les droits des autistes en vue de leur intégration sociale. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de l'autisme lancée par le ministèreSelon le ministre, l'Algérie compte 39 000 autistes dont 360 scolarisés, soit moins de 1%. Dans ce contexte, M. Bouchnak, secrétaire général du ministère de la Solidarité, a souligné que la tutelle a mis en place une commission nationale multidisciplinaire qui, après trois années de travail et de recherche, a opté pour la méthode américaine « Teach » pour une rééducation de qualité. Et pour la réussite de cette stratégie, un guide détaillé sur la prise en charge en faveur des familles des autistes a été élaboré. Mieux , les spécialistes chargés de cette opération ont procédé à la concrétisation d'un diagnostic précoce pour la prise en charge des personnes atteintes depuis l'enfance jusqu'à leur scolarité et au delà. Selon M. Bouchnak, l'autisme est un handicap fréquent et majeur. Il est ainsi beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles, à raison de quatre garçons pour une fille. Il est suivi de trouble du comportement avec des centres d'intérêt restreints ou stéréotypes. « Raison pour laquelle, a précisé M. Bouchnak, la stratégie nationale de l'autisme en Algérie a porté sur l'installation d'une commission composée essentiellement de pédopsychiatres, d'orthophonistes, de formateurs, d'éducateurs spécialisés, de psychologues, de cadres du mouvement associatif, de pédiatres, de médecins et les parents des autistes ». Cette commission devra travailler en permanence sur la prise en charge des personnes malades. Pour ce faire, une enquête nationale quantitative, suivie d'un dépistage précoce se fera prochainement pour une prise en charge institutionnelle, un accompagnement familial et une sensibilisation citoyenne. Selon M. Bouchnak, l'Algérie compte actuellement trois centres médicalisés pour la prise en charge des autistes à l'échelle nationale alors que 96 CMPEIM prennent en charge l'intégration des autistes dont 92 centres gérés par le mouvement associatif.