L'Algérie est en phase de préparer une loi sur le nucléaire et souhaite la destruction totale de tous les arsenaux nucléaires existants dans le monde. C'est l'idée essentielle exprimée par Mourad Medelci, à partir de Washington où il participe au sommet mondial sur les armes nucléaires. Le ministre des Affaires étrangères représente le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, le représentant de l'Algérie a annoncé qu'un projet de loi sur la sécurité nucléaire est actuellement en cours de finalisation. Il comportera de nouvelles mesures et dispositions visant à mieux structurer, organiser et protéger les activités nucléaires civiles de l'Algérie. Il a aussi rappelé l'accueil périodique de missions d'évaluation et de conseils de l'AIEA, avec laquelle, a-t-il dit, «nous poursuivons un programme de travail robuste, dans un esprit d'entente et de consolidation des acquis». «Ce sont des efforts que nous avons consentis pour honorer nos obligations en matière de sécurité nucléaire et qui nous ont permis de récolter des résultats positifs dans la mesure où l'Algérie n'a jamais enregistré d'incident ou d'acte terroriste ciblant des sites, des installations ou des matières nucléaires, et ce, y compris durant une décennie entière au cours de laquelle le terrorisme aveugle frappait sans distinction et ciblait tout type d'infrastructures», a-t-il encore souligné, selon l'APS. Le ministre, qui a rappelé que, malgré la décennie noire, les installations nucléaires algériennes n'ont jamais été ciblées. Cela n'empêche, il a demandé à d'autres mécanismes internationaux d'empêcher, dit-il, des groupes terroristes de posséder cette technologie. D'autres mécanismes internationaux «sont nécessaires pour empêcher des acteurs non étatiques d'accéder à des armes nucléaires ou de destruction massive», dit-il encore. Mais cela ne suffit pas pour sécuriser le monde. C'est pour cela, soutient le chef de la diplomatie algérienne, qu'il est urgent de détruire les arsenaux nucléaires existants. Il estime «absolument impérieux» notamment que les puissances nucléaires «s'engagent de manière résolue et sur la base d'un calendrier rigoureux dans un processus menant à l'élimination totale de tous leurs arsenaux, seule à même de créer les conditions d'un monde plus sûr» et que le rôle des armes nucléaires dans les relations internationales «soit réduit de manière significative». «Nous ne sommes pas réunis pour endosser des doctrines de sécurité basées sur le maintien d'arsenaux nucléaires. Nous sommes réunis, au contraire, pour exprimer notre grave préoccupation à l'égard de ces arsenaux nucléaires capables de détruire des centaines de fois notre planète, et dont nous demandons l'élimination et le démantèlement définitifs», a-t-il encore insisté, tout en rappelant qu'on ne saurait, de ce fait, tolérer au Moyen-Orient, par exemple, la persistance d'entraves à l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires et de destruction massive», en référence à la puissance nucléaire qu'est Israël. Le sommet international, auquel participent une cinquantaine de pays s'est ouvert hier à Washington sous la présidence de Barack Obama. La rencontre traite notamment de la sécurité nucléaire. Mais il s'agit essentiellement de rallier un maximum de pays autour des pressions exercées par l'Occident sur l'Iran en vue de le pousser à abandonner son programme nucléaire. Israël, le seul pays du Moyen-Orient à posséder l'arme nucléaire, ne prend pas part à ce sommet. A. B.