Rares sont les pays qui consacrent près de 300 milliards de dollars au développement économique, aujourd'hui. Avec la crise économique et les plans d'austérité qui se multiplient partout sur la planète, il faut dire que l'Algérie est en voie de réaliser un exploit inédit. Consacrer une telle somme aux différents secteurs économiques peut être considéré comme un signal fort envers les acteurs de la scène économique qui n'ont pas tardé, d'ailleurs, à réagir et même à se réjouir du lancement de ce programme. Pour les économistes, ce plan est en mesure d'enclencher un cercle vertueux qui déconnecterait à terme la croissance économique nationale des mouvements erratiques des marchés internationaux du pétrole et du gaz. En effet, l'Algérie est un pays mono-exportateur et c'est dans cette logique qu'il faut voir les choses. L'objectif, aujourd'hui, est d'asseoir les bases d'une économie productive, relativement indépendante de l'extérieur, et capable, à terme, de satisfaire les besoins du marché local. Certes, il faut dire qu'avec une telle enveloppe budgétaire, on a injecté du sang neuf dans tous les circuits économiques ; cependant, sans une planification rigoureuse et une stratégie à long terme, les choses pourraient être floues. Les développements qu'a connus le monde ces dernières années nous obligent, sans nul doute, à regarder au-delà des projets structurants et des infrastructures de base pour connaître le monde de demain, d'autant plus que le pays est dépendant du marché international. Bien que certaines questions soient cruciales pour la bonne exécution du plan en question, tel le contrôle des dépenses, il est utile de signaler que, sans des études prospectives et une coordination des différents projets, les résultats pourraient être différents de ce qui est visé. Le défi, c'est de voir au-delà du plan. S. B.