Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le groupe Sonelgaz a présenté la semaine dernière son rapport sur son activité pour l'exercice 2009. Au-delà de toutes les actions réalisées en 2009, énumérées dans le document, le groupe a pu se lancer dans des investissements colossaux et ce, en dépit de toutes les difficultés liées notamment aux financements. En fait, le document fait état d'un montant d'investissements de l'ordre de 240 milliards de DA (plus de 3 milliards de dollars) en 2009. Un montant en hausse de 17% par rapport à 2008, selon le même rapport. Ces investissements, notent les responsables du groupe, concernent 33 filiales et 6 participations directes. «Les investissements des sociétés du groupe Sonelgaz ont atteint un nouveau record en 2009, atteignant 240 milliards de dinars, soit près de 176% du chiffre d'affaires Electricité et Gaz», avait indiqué M. Abdelkader Choual, directeur exécutif des finances et de la comptabilité du groupe lors d'une conférence de presse. Ce progrès, a-t-il jugé, «témoigne de la poursuite des efforts de concrétisation de l'ambitieux programme de développement en matière de production, de transport et de distribution». Toutefois, le responsable reconnaît que «le manque de ressources propres, notamment après le gel des tarifs, a contraint la Sonelgaz à recourir aux crédits bancaires, y compris un découvert de 165 milliards de DA, pour couvrir 76% de ces investissements». Pour le reste de la couverture financière, l'Etat a participé à hauteur de 16% et les clients à hauteur de 8%, détaille le rapport du groupe. Quant à l'investissement dans la production, il s'élève à 87,5 milliards de DA, soit 36% du total des investissements, en raison de l'application du plan d'urgence de la filiale SPE (Société algérienne de production de l'électricité) tandis que les participations de Sonelgaz ont dépassé les 12 milliards de DA. Pour l'activité de transport de l'électricité, plus de 66 milliards de DA (28% du total des investissements) ont été dépensés, en hausse de 16% par rapport à 2008. Ce progrès résulte, selon M. Choual, de l'importance du programme de développement du réseau haute tension à travers la réalisation en 2009 de 32 postes électriques, de 40 lignes et l'ouverture de chantiers de 21 postes et de 39 lignes. Pour ce qui est du transport du gaz, l'année précédente a enregistré un investissement de 45,4 milliards de dinars (19% du total), soit une hausse de 107% par rapport à 2008. Plus de 40,6 milliards de dinars ont été par ailleurs investis dans la distribution, a-t-il encore indiqué. Evoquant la production d'électricité qui a atteint 42,8 TWh en 2009, en évolution de 7% par rapport à 2008, le document a rappelé la mise en service durant le même exercice de 6 centrales électriques de types turbines à gaz (Larbaa, Relizane, Aïn Djasser, M'sila, Annaba et Alger port). Celles-ci totalisent une puissance de près de 2 000 MW, qui s'ajoute aux 1 200 MW de la centrale de type cycle combiné de Hadjret Nouss. Ces centrales ont augmenté, en une année, les capacités du parc de production nationale de 42%. L'ampleur des dépenses d'investissement a cependant contribué à accroissement des charges nettes qui ont augmenté de 32% par rapport à 2008, conduisant à une «dégradation» de la situation financière de la Sonelgaz en 2009, selon le rapport. C'est ainsi que l'année écoulée a enregistré un résultat d'exploitation net, déficitaire de 4,6 milliards de dinars contre 139 millions de dinars en 2008 alors que le chiffre d'affaires des filiales de Sonelgaz (électricité et gaz) n'a pour sa part augmenté que de 5,4% pour atteindre 136 milliards de DA. Le chiffre d'affaires de l'ensemble des sociétés du groupe, y compris les filiales travaux, périphériques et participations, est de 224,7 milliards de dinars. Les sociétés du groupe ont recruté en 2009 près de 3 000 agents permanents et 10 600 agents temporaires, portant son effectif global à 65 560 salariés, dont 38 183 permanents. Sonelgaz a aussi réalisé en 2009 pas moins de 164 distributions publiques (DP) de gaz, soit le double des réalisations en 2008. Ces réalisations, souligne le rapport, sont un véritable succès et tranchent avec les performances moyennes des années précédentes marquées par de multiples contraintes et qui enregistrent une moyenne de réalisation annuelle d'à peine 15 DP entre 1969 et 1999. Pour Sonelgaz, il est désormais capital de contribuer à asseoir une véritable industrie du solaire. Ainsi, pour les responsables du groupe, si l'avenir de l'énergie est dans le solaire, il est fondamental pour eux de favoriser le génie local et de gagner le statut de leader dans la fabrication des panneaux solaires. Cette mission sera confiée à l'entreprise Rouiba Eclairage. Cette entité réalisera une usine de fabrication de panneaux solaires d'une puissance totale de 50 MW/ an à partir de 2013-2014. Cependant, ces actions restent insuffisantes, aux yeux des responsables, c'est pourquoi des efforts sont aujourd'hui engagés pour réunir les conditions idoines à l'émergence de petites industries qui s'implanteront autour de l'usine de Rouiba et assureront la fabrication des batteries et des onduleurs pour ne citer que ces deux équipements, souligne le P-DG du groupe. En outre, Sonelgaz cherche à investir dans l'amont (mines à cristaux de silicium nécessaires à la fabrication de cellules photovoltaïques) et a développer des pôles de compétences en partenariat avec les universités pour maîtriser les techniques et technologies.