Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires, John Holmes, a appelé mardi soir la communauté internationale à accroître ses dons au Sahel, région africaine frappée par une sécheresse qui fait craindre une famine à grande échelle. Seuls 142 millions de dollars ont d'ores et déjà été promis ou versés et plus de 229 millions font toujours défaut pour éviter une crise humanitaire qui menace en première ligne le Niger, a dit le chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). L'insécurité alimentaire touche près de 7,1 millions de personnes, soit environ 47% de la population de ce pays, a-t-il averti, citant une enquête réalisée en avril. Plus de 300 000 enfants âgés de moins de cinq ans sont menacés de malnutrition au Niger, dont 20% devraient connaître des complications médicales, selon l'OCHA. Au Tchad voisin, seulement 45% des 542 millions de dollars demandés ont été recueillis et 1,6 million de personnes font face à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition, a déclaré M. Holmes. De même, 600 000 personnes connaissent les mêmes risques au Mali et 300 000 en Mauritanie. Les faibles pluies de l'année dernière ont engendré une chute de 30% des récoltes de céréales, par rapport à 2008, alors qu'il manque 62% de fourrage par rapport aux besoins, a souligné l'ONU. Et le coût des aliments demeure toujours élevé, bien qu'une baisse ait été enregistrée par rapport à la flambée des prix de 2008. M. Holmes, un Britannique qui doit quitter ses fonctions le mois prochain, a insisté sur l'urgence d'une réponse coordonnée de la communauté internationale afin d'éviter une crise humanitaire.