Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, était en visite surprise hier en Afghanistan, pays qui s'enfonce dans les combats entre les talibans et les forces internationales et est victime d'une grave sécheresse. « Aujourd'hui, l'invité est le secrétaire général des Nations unies, Son Excellence Ban Ki-moon », a déclaré le porte-parole de M. Karzaï, Siamak Herawi, aux journalistes qui avaient été convoqués à la présidence sans avoir été avertis de sa visite. Les visites de chefs d'Etat, de gouvernement ou d'organisations internationales sont généralement gardées secrètes jusqu'au dernier moment dans ce pays en proie, depuis fin 2001, à une insurrection des talibans qui s'est considérablement intensifiée depuis deux ans, malgré la présence de quelque 70 000 soldats des forces américaines et de l'Otan. M. Ban, qui était déjà venu en Afghanistan en 2007, y revient, alors que l'insécurité grandit et que les Etats-Unis, qui ont chassé les talibans du pouvoir fin 2001, à la tête d'une force internationale, envisagent d'y envoyer cette année jusqu'à 30 000 soldats en renfort. L'ONU s'est également inquiétée, ces derniers temps, de la situation humanitaire dans ce pays plongé dans la guerre ou la guerre civile depuis 30 ans, et en proie à une grave sécheresse sur une grande partie du territoire. « La situation en Afghanistan est grave et elle se détériore », avait déclaré mardi à Genève, John Holmes, le secrétaire général-adjoint de l'ONU, chargé des Affaires humanitaires, invoquant « l'intensification du conflit et la sécheresse grave qui affecte certaines parties du pays depuis deux ans ». Les Nations unies ont demandé aux pays membres de fournir cette année une aide humanitaire de 604 millions de dollars (473 millions d'euros) à l'Afghanistan. Selon l'ONU, quelque 2000 civils ont été tués en 2008, dont plus de la moitié par les insurgés talibans, le reste par les forces internationales ou afghanes. les violences ont empêché l'ONU et les ONG d'accéder à une grande partie du pays, des convois du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies ayant même essuyé des attaques ces dernières années.