Jouer un match à domicile face au Gabon pour revoir le niveau de son équipe, avant d'entamer la campagne en Guinée équatoriale, l'opportunité est idéale pour gagner, faire taire les critiques et donner du moral à ses troupes avant de se lancer dans la grande aventure africaine. Et même si cela ne doit pas arriver, on évoquera le caractère amical des rencontres, les absences et la fatigue de la compétition nationale. Cela pour dire qu'en l'absence d'une préparation solide et d'adversaires crédibles, nous devrions sans doute attendre le coup d'envoi de la rencontre face aux Panthères du Gabon pour savoir si les choix du sélectionneur national et de son adjoint sont bons. Il est temps de se rendre à l'évidence en avouant qu'il y a un sacré boulot à faire dans cette sélection prometteuse, certes, mais qui manque de métier, notamment en matière d'animation de jeu et surtout en phases offensives où les Algériens semblent avoir perdu tout leur génie. Tout comme le coach Rabah Saadane qui refait les mêmes erreurs. Il s'entête à convoquer des joueurs malades, blessés, manquant de compétition et même sans club. Des joueurs annoncés par la presse sportive dans de prestigieux clubs européens, mais qui, finalement, rempilent pour faute de preneurs intéressants ou se rabattent sur de modestes formations. Les cas des Belhadj, Matmour, Djebbour, Boudebouz, Ziani, Mbolhi (révélation du Mondial), Yebda, Halliche et autres Yahia sont autant incompréhensibles qu'édifiants sur la réalité de la valeur du joueur algérien. Faute d'avoir vraiment brillé en Afrique du Sud, les joueurs de la sélection nationale font du surplace : chose qui n'a pas du tout inquiété le coach Rabah Saadane, très serein. En ce qui nous concerne, en l'absence de choix «sportivement logiques», nous ne pouvons qu'être sceptiques. Sceptiques et rêveurs. Rêveurs de voir Rafik Halliche rééditer sa CAN 2010, Karim Ziani prendre une éclatante revanche sur son club Wolfsburg et Marseille qui l'ont relégué à un simple figurant, Djebbour être le feu follet qu'il est en Grèce et tous les autres suivre leur chemin pour surprendre une nouvelle fois l'Afrique et faire taire les âmes chagrines qui sont malheureusement bien nombreuses à la veille de cette rencontre. Plus concrètement, nous attendons de découvrir une véritable stratégie offensive dans cette équipe avec un entrejeu qui ne se contentera pas de couvrir et de récupérer pour omettre la relance et le soutien aux attaquants ; nous attendons une attaque où la création et la concrétisation iront de pair ; nous attendons, enfin, un Cédric (s'il est mis dans le bain) qui réussira sa première titularisation dans une rencontre internationale et enfin une défense sûre, équilibrée et à une bonne relance tant sur ses flancs qu'au niveau de son axe. Est-ce trop demander ? C'est de la véracité des choix du staff technique et de la foi des joueurs que tout dépendra. Nous autres observateurs et supporters, nous ne demandons qu'à… applaudir. Les priorités du onze national sont tout particulièrement celles du terrain, du jeu, de l'offensive Depuis qu'elle a tourné la page du Mondial 2010, la sélection algérienne semble avoir perdu ses repères. Pour la CAN 2012, ce sera forcément une autre histoire. Mais avec quels moyens ? Il y a forcément quelque chose d'assez étrange dans le comportement de l'équipe nationale algérienne. Et pourtant, rien ne lui manque. Avec tous les moyens dont elle dispose, des joueurs de talent, les luxueux sites de préparation, l'argent qui coule à flots, elle n'arrive toujours pas à s'illustrer par un beau jeu, surtout en attaque. On ne saurait vraiment définir ce dont elle est réellement capable. Parfois, il nous semble qu'elle peut aller très loin dans tout ce qu'elle entreprend. Autant elle se met en valeur, autant elle force la décision. D'autres fois, cependant, elle passe tout simplement inaperçue. Une équipe ordinaire, incapable d'aller au-delà d'une prestation tout juste moyenne. La sélection algérienne a pourtant besoin de changer. Non seulement dans les résultats, mais surtout dans le comportement de ses joueurs sur le terrain, dans la manière de gérer le match. Il semblerait que les Fennecs tardent encore à évoluer conformément à ce dont l'équipe a réellement besoin et selon les exigences qui se font de plus en plus pressantes aujourd'hui. On ne cessera jamais de le répéter : les priorités du onze national sont tout particulièrement celles du terrain, du jeu et des buts marqués. La vérité algérienne ne peut avoir, à notre avis, d'autres noms, d'autres significations. Cela est tellement évident que l'on se dit qu'il existe au fait deux sélections algériennes. Une capable de tout entreprendre, de tout obtenir, et une autre de tout encaisser et de se faire prendre à tout moment par le premier venu surtout. Une équipe qui n'a pas d'arguments et de ressources solides ne peut assurément échapper à ce genre d'irrégularité dans le comportement et dans le rendement. Il faut dire qu'autant l'EN donne l'impression de se satisfaire de ses réels besoins, autant il lui manque beaucoup de choses. Son évolution ne semble pas justement répondre, et encore moins se conformer aux exigences d'un ensemble qui, tout en se construisant, se dote d'une nouvelle réalité sportive. Dans l'absolu, entre la sélection qui a franchi avec succès les éliminatoires du Mondial et de la CAN 2010 et celle qui a disputé la CAN et le Mondial 2010 en Afrique du Sud, on ne peut vraiment parler de progrès. D'une façon ou d'une autre, l'équipe développe pratiquement le même volume de jeu. Elle s'identifie aussi au même esprit et ses motivations sont toujours celles d'un ensemble qui ne vise pas haut et qui ne va pas loin. Sauf que, parfois, elle sort de l'ordinaire et elle se démarque d'un rituel qui ne peut, qui ne doit pas au fond être le sien. Attaque : pour des choix plus téméraires Il faut dire que ce qui manque à beaucoup d'autres équipes n'est pas aussi évident aux Verts. Les individualités, qui ne courent pas aujourd'hui les rues et encore moins les stades, existent d'une façon on d'une autre au sein de la sélection algérienne. L'Algérie est forcément une équipe d'avenir, de durée. C'est simple, c'est transparent, c'est «lisible». Matmour, Medjani, M'bolhi, Boudebouz, Belaïd, Kadir, Abdoun, la nouvelle génération arrive... Les vraies valeurs s'y dégagent, prenant en compte tout ce qui fait la vie, la richesse, la progression d'une équipe comme tout ce qui entraîne ses remises en cause. Au bout d'un long parcours, jalonné de joies et de déceptions, «l'injustice» est rare. Pour ne pas dire inexistante. Au fait, c'est le foot dans toute sa variété et dans toute la palette des couleurs. Vingt-trois ans de moyenne d'âge, du panache à tout- va, des rêves en vert, les joueurs de la sélection algérienne grandissent ensemble sous le regard «comblé» de leur entraîneur. Il faut dire que l'espace footballistique d'une équipe comme l'Algérie, si vaste, si hétéroclite, appelle plusieurs champs d'expression possibles. Il était intéressant de suivre de très près le grand combat des Fennecs pour la sauvegarde de leur place, de leurs idées. Et finalement, on se dit qu'autant l'équipe affiche sa différence, autant elle affiche sa compétence et son exception. Parfois par l'ampleur du jeu qu'elle expose et par la qualité de son travail, elle lance visiblement une évolution du football infiniment plus positive que négative. On sait que chez les Verts, le football est une succession de matches, de travail. Que la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain. Ce qu'on a raté aujourd'hui, on va le remettre en cause demain. Et ce sera, nécessairement, une autre aventure. Une autre histoire. Une équipe, une vraie, a et aura toujours besoin de croire en quelque chose. Le modèle, l'objectif auxquels tient tout particulièrement la sélection algérienne se révèlent aussi bien en vertu du fameux resserrement des valeurs, qui mêle davantage le surpassement et la mobilisation, qu'en raison de l'attraction indiscutable que suscite justement la présence d'une pareille équipe dans la compétition internationale. Toutefois, parfois, il faut savoir pousser pour aller plus loin et savoir bousculer la régularité des choses, passer à la vitesse supérieure. Dans le sport comme dans la vie, il ne faut pas se satisfaire de ce que l'on a. Le but de la performance sportive n'est-ce pas de se dépasser, de toujours faire mieux ? A. B.