Photo : S. Zoheïr Par Wafia Sifouane C'est à l'âge de 85 ans que le physiologiste britannique Robert Edwards, père de la fécondation in vitro (FIV), a reçu hier le prix Nobel de médecine. «Jamais je n'oublierai le jour où j'ai regardé dans le microscope et j'ai vu quelque chose d'étrange dans les cultures. J'ai regardé dans le microscope et j'ai vu un blastocyste (embryon) humain qui me regardait. J'ai pensé, on y est arrivé !» déclare le lauréat ayant consacré sa carrière à aider les couples dans les problèmes de fertilité. Plus de quatre millions d'enfants ont vu le jour grâce à sa technique. «C'est un homme qui n'a pas peur de la transgression, qui a été un vrai chercheur, un vrai découvreur et quelqu'un qui, en plus a diffusé son savoir à d'autres», déclare le professeur René Frydman, pionnier de ce traitement en France et aussi père du premier bébé-éprouvette français en 1982 Amandine. Rappelons que le premier bébé-éprouvette, à savoir Louise Jhon Brown, né le 25 juillet 1978, a vu le jour grâce à Robert Edwards et son collègue gynécologue Patrick Steptoe décédé en 1988. Né à Manchester en 1925, il obtient son professorat en 1955 avec une thèse sur le développement embryonnaire chez les souris. Après cinq ans de recherche, Robert Edwards découvrira la création de la vie in vitro en 1968. Dix ans plus tard, le chercheur défrayera la chronique avec la naissance du premier bébé-éprouvette, déclenchant ainsi des réactions enthousiastes mais aussi de nombreuses critiques de l'Église catholique hostile à l'insémination artificielle. Le professeur a, de son côté, expliqué que sa principale motivation, tout au long de ces cinq décennies de recherche, avait été d'aider les couples ayant des problèmes de fertilité à avoir des enfants. «Le plus important dans la vie est de pouvoir avoir des enfants. Rien n'est plus précieux qu'un enfant», a-t-il déclaré en ajoutant que l'Etat doit financer l'insémination artificielle pour les couples sans ressources à ce procédé. Et tout en étant conscient des défis éthiques que les progrès de la science posent, il s'est prononcé en faveur de la poursuite des recherches sur les embryons. «La science doit avancer, il n'y aurait eu aucune FIV si nous n'avions pas étudié l'embryon», conclura-t-il.