Photo : M. Hacène Par Yanis Bouarfa «Vous en aurez peut-être un aperçu sur le terrain avec un onze nullement impressionné par l'adversaire et hautement motivé par le challenge que représente la participation à une phase finale du CHAN 2011 à Khartoum au Soudan. Nous n'allons pas nous recroqueviller en défense, mais tenter bel et bien de titiller les équipes adverses. Sans rentrer dans des considérations d'ordre tactique, je vous invite à analyser notre jeu et vous allez remarquer de visu que nous ne nous présenterons pas en victimes expiatoires. Ce serait abdiquer avant même les trois coups et ce n'est pas dans la nature des Fennecs. Nous sommes concernés par une présence en phase finale continentale qu'est la Coupe d'Afrique des nations pour les locaux (CHAN) car nous visons le carré d'as. Le fait de rencontrer l'Ouganda au premier match pourrait être aussi bénéfique en cas de succès, car le premier match est toujours décisif pour la suite du parcours». Ce sont là les propos de Abdelhak Benchikha en marge du tirage au sort du deuxième tournoi du CHAN à Khartoum. Néanmoins ladite qualification dépend en grande partie de l'issue de la première rencontre face à l'Ouganda. C'est l'objectif à atteindre, celui qui procure aux Algériens la motivation et les ressources nécessaires pour arriver à bon port. Il ne s'agit pas seulement de limiter les dégâts, mais de développer le jeu habituel des Verts sans, bien entendu, se découvrir et laisser des boulevards aux véloces attaquants ougandais, gabonais et soudanais. Cela dit, l'option défensive n'est pas inéluctable à Oum Dourmane. Les Algériens ont un bon coup à jouer. La sélection du Soudan est parmi les plus techniques des équipes présentes à Khartoum, la contrecarrer demande un supplément d'âme, beaucoup d'application tactique et une rigueur de tous les instants. Ce sont les conseils que le coach n'a cessé de prodiguer aux joueurs après le match face à la Libye à Tripoli après la qualification. Tout se jouera dans la tête. Il ne faut pas paniquer, laisser passer l'orage, puis surprendre sans hésiter. Certes, un bon rendement agrémenté par des points fera le bonheur du sélectionneur et de ses capés mais en football, il peut se passer tellement de choses. Il faut composer avec les impondérables des rencontres, tels qu'un public massif tout acquis à la cause de l'adversaire et la motivation que représente une phase finale du CHAN pour l'Algérie. Les sectionnés algériens tenteront d'exploiter les quelques failles des sélections adverses et composer avec leurs forces, à savoir des joueurs rigoureux, courageux et doués techniquement, qui ont surtout les pieds sur terre. Dès le départ, leur objectif est d'assurer uniquement le passage en phase finale continentale et de préparer une formation d'avenir qui puisse rivaliser avec les meilleurs et rappeler le bon souvenir de la grande équipe algérienne de jeunes, celle des Yahi, Djenadi... La progression de jeunes joueurs devrait favoriser un bon esprit de groupe Mais le fait est là : certaines équipes sont toujours bien éveillées, au cœur de la compétition et du football. Avec des certitudes comme voie d'accès au réel et la confirmation comme porte d'entrée dans la performance. En tenant à ressembler à ce qu'elles devraient être, à la vocation dont elles auront toujours besoin pour s'exprimer, pour se libérer, il y a des équipes qui se font déjà une priorité lors de ce CHAN et qui se doivent de ne pas passer inaperçues : fonder le jeu sur les dispositions naturelles des joueurs. Tout cela devrait forcément aider à l'émergence d'éléments susceptibles d'y trouver, ici plus qu'ailleurs, tous les éléments déclencheurs. Chez certaines équipes, on ne se fait pas seulement un nom, mais également une carrière. Beaucoup n'auraient pas certainement été ce qu'ils sont aujourd'hui s'ils n'avaient pas débarqué au sein d'une formation jouant les premiers rôles en championnat, ou qui s'est illustrée lors d'une joute continentale ou mondiale. C'est clair, avant qu'il n'y ait des entraîneurs, des joueurs sur le terrain, il y a surtout une équipe, un environnement favorable et motivant. Au-delà des satisfactions, des victoires, mais aussi des déceptions et des défaites, on ne devrait cesser en aucun cas de réinventer le football qui colle le plus, la manière de fonctionner sur le terrain et celle de gérer les matches. On ne fait là que susciter tout ce qui est de nature à impliquer les différentes parties prenantes dans une même cause et pour un seul objectif. Les individualités ne manquent pas dans notre équipe nationale. Et il n'est pas difficile de le deviner, voire d'en saisir l'opportunité. La marge de progression d'un bon nombre de jeunes joueurs devrait favoriser la création non seulement d'un esprit de jeu, mais tout particulièrement d'un esprit de groupe. Lorsqu'on voit certains se donner avec autant de surpassement et un véritable instinct de jeu, on pense essentiellement à cette énergie tellement enflammée et l'on ne peut que se rendre compte de la signification d'un tel comportement, d'une pareille attitude dans le jeu et face aux différents adversaires. D'un match à l'autre, on prend conscience de la nécessité de ne plus subir les mêmes contraintes et du devoir de se donner le style de jeu et le mode de comportement les plus indiqués pour chaque rencontre et les mieux adaptés en fonction d'une marge de progression plus épanouissante.