L'expérience médiatique algérienne en matière de lutte antiterroriste a suscité, lundi au Caire, l'intérêt des participants à la 10ème réunion du groupe de travail permanent arabe chargé du suivi et du rôle des médias arabes dans la lutte contre ce phénomène. En dépit de son jeune âge (20 ans d'existence), l'expérience médiatique algérienne à l'ère du pluralisme peut être qualifiée de «réussie», d'autant que les médias algériens ont pu réaliser «des résultats positifs», surpassant plusieurs pays pionniers en la matière, a souligné le représentant du ministère de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, dans son intervention devant les experts arabes. Ce dernier a mis en avant «la résistance et la bravoure des médias algériens dans les moments les plus difficiles et lors des crises» qui ont marqué la décennie noire, ajoutant que la presse «n'a pas fléchi face au terrorisme barbare pendant toute une décennie et a su porter le lourd fardeau qui consistait à transmettre les aspirations de la société civile et à exprimer ses douleurs en diffusant des témoignages quotidiens sur les horreurs commises par les groupes terroristes sanguinaires». Et d'ajouter : «La presse constituait la tribune à partir de laquelle la société toute entière menait sa lutte contre ce fléau qui nous est étranger.» Dans ce contexte, M. Bouslimani a souligné l'impératif de définir «une approche arabe» du concept de terrorisme en le démarquant de la lutte des peuples pour leur libération. Il a également appelé à adopter une définition «plus exhaustive et plus claire» qui expliquerait le terrorisme en tant qu'acte organisé tout comme le sont les actes de violence, de menace, d'assassinat et de prises d'otages qui sèment la terreur et la panique. L'intervenant a également préconisé de conférer aux médias arabes une dimension susceptible de refléter l'intérêt accordé à toutes les questions inhérentes aux pays arabes en vue de consolider les liens de solidarité et d'entraide. Cet intérêt devrait se traduire, selon M. Bouslimani, par la clarté du message médiatique adressé à l'Occident concernant la présentation de la vision arabe et musulmane, selon la spécificité de chaque société. Il a souligné la nécessité de contrôler et d'empêcher les médias d'apporter toutes sortes de soutien aux organisations terroristes et de présenter les responsables coupables, devant les tribunaux, tout en contrôlant les sites Internet et en procédant à la suspension des sites glorifiant le terrorisme. Il a mis l'accent, d'autre part, sur la nécessité de réaliser des programmes médiatiques éducatifs dans le cadre d'une stratégie «judicieuse» pour lutter contre l'extrémisme et le terrorisme, des programmes véhiculant les valeurs de cohabitation, de dialogue, de critique constructive et d'orientation démocratique. Le représentant du ministère de la Communication a souligné la nécessité pour les médias arabes de suivre les activités sur le réseau Internet des groupes armés et de leurs sources de financement et de coordonner leur travail avec celui des organisations internationales pionnières en la matière. Pour M. Bouslimani, la coordination entre les organes de presse dans le traitement du phénomène du terrorisme est «importante». Le terrorisme cherche toujours à perpétrer des opérations spectaculaires pour attirer l'attention et semer la terreur générale, a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, appelé les médias à faire montre d'objectivité dans la communication des informations et d'éviter l'exagération. M. C.