Le président américain Barack Obama «félicite» le gouvernement algérien après la levée, jeudi dernier, de l'état d'urgence décrété il y a 19 ans et espère que cette mesure augurera des changements répondant aux aspirations du peuple algérien, a indiqué la Maison-Blanche. «Je félicite le gouvernement algérien pour avoir pris une mesure importante aujourd'hui en levant officiellement l'état d'urgence», déclare M. Obama dans un communiqué de la Maison-Blanche. «Il s'agit d'un signe positif montrant que le gouvernement algérien écoute les préoccupations et répond aux aspirations de son peuple et nous sommes impatients de voir les prochaines mesures qui seront prises pour permettre aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté d'expression et 'association», ajoute le président américain.Les Etats-Unis continueront à coopérer avec l'Algérie dans cette perspective, assure M. Obama. Le président de la République avait annoncé, lors du dernier Conseil des ministres, que la levée de l'état d'urgence entrerait en vigueur dès sa publication au Journal officiel. L'ordonnance, datée du 23 février, a été publiée en ligne au Journal Officiel de jeudi dernier. Il lève une mesure instaurée le 9 février 1992 pour lutter contre le terrorisme islamiste. L'opposition dite «réconciliatrice» avait demandé la levée de l'état d'urgence au début des années 1990. Elle est rejointe par l'opposition «éradicatrice» depuis que celle-ci exige un changement de régime et tente d'organiser des marches.Les relations algéro-américaines se sont nettement améliorées avec l'arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika. Les Etats-Unis sont devenus les premiers clients de l'Algérie et les coopérations sécuritaire et militaire sont passées à un stade supérieur après les attentats contre les tours du World Trade Center en septembre 2001. La situation qui prévaut dans la région d'Afrique du Nord et au Moyen-Orient démontre que les populations de la région veulent une plus grande implication dans les affaires publiques.Le gouvernement algérien a donc anticipé la demande sociale en levant l'état d'urgence et en prenant une série de mesures dont les premiers résultats sont l'arrêt des grèves des greffiers, des étudiants et des paramédicaux.A contrario, le terrorisme n'étant pas éradiqué, les libertés politiques ne seront pas totales. Les marches restent non «autorisées» dans la capitale. Une situation qui pourrait évoluer dans les prochaines semaines. A. E.