Entretien réalisé par Nicholas Mc Anally Afrikfoot.com : Parlons un peu de la sélection algérienne qui ne tourne pas fort. Vous ne regrettez pas votre choix ? Ryad Boudebouz : Pas du tout ! C'était un choix du cœur. Cela paraît un peu cliché de dire ça, mais c'est vrai. Je le dis depuis que je suis tout petit, j'ai toujours voulu jouer pour l'Algérie. J'étais en sélection de jeunes avec la France, c'est vrai, mais quand le coach m'a appelé pour que je le rejoigne avant la Coupe du monde, je n'avais pas hésité ! L'intégration s'est bien déroulée ? Oui. Franchement, il y a une super ambiance. Je connaissais déjà Yazid Mansouri et Karim Ziani, donc, cela s'était bien passé. Ce sont deux anciens, deux habitués et ils ne m'ont pas mis de côté. On avait un objectif commun : réaliser une bonne Coupe du monde. Quels souvenirs vous restent de ce Mondial ? Ce sont des moments inoubliables. C'est peut-être la seule et unique fois que j'aurais eu la chance de jouer une coupe du monde. Là, c'était énorme. De voir David Beckham sur le banc, Steven Gerrard sur le terrain... Et puis, l'hymne national ! Et les 85 000 supporters dans les stades ! Et la Coupe d'Afrique des nations, vous y croyez ? Bien sûr. On n'est pas super bien partis, c'est vrai, mais si l'on bat le Maroc, on est relancé. Justement, le Maroc, cela représente quoi pour vous ? C'est un derby, un gros match. C'est notre Paris-Marseille, notre Barça-Real... Si l'on perd, on est mort. Les Marocains disent qu'ils viennent à Annaba pour gagner. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Mais bien sûr qu'ils disent ça ! Si les Marocains ne jouent pas pour gagner, il faudrait qu'ils arrêtent le football. On a beau être rivaux, on est tous frères. Vous vous attendez à quel genre de match ? Ce sera un match compliqué, c'est sûr. Le Maroc a un bon coach. Ce sera un gros match. Si l'on veut gagner, il faudra mettre le pied sur le ballon et de l'intensité dans les duels. Le problème de la pelouse d'Annaba vous inquiète, vous qui êtes un joueur technique ? Non. Si la pelouse est en mauvais état, elle le sera pour tout le monde. Donc, non, je ne suis pas inquiet. Un mot sur Abdelhak Benchikha, votre sélectionneur... C'est un bon coach, très proche des joueurs. Il nous rassure, nous parle, nous conseille. Il m'appelle souvent à Sochaux pour me dire qu'il regarde les matchs, qu'il me suit... C'est bien. J'aime ce genre d'entraîneur. Et puis, dans les exercices, cela se voit qu'il connaît bien le foot. Il est différent de Rabah Saadane, qui était plus âgé et a des méthodes plus anciennes. Ils sont différents, mais d'excellents coaches. N. M.-A.