Photo : S. Zoheïr De notre envoyé spécial à Annaba Abdelghani Aïchoun C'est le jour J. La sélection nationale de football affrontera, aujourd'hui à Annaba, à 20h30 son homologue marocaine pour le compte de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2012. Une rencontre capitale dans la mesure où une quelconque contre-performance compromettrait sérieusement les chances des Verts de se qualifier pour la phase finale. En regroupement depuis lundi dernier, les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) ont mis tous les moyens à la disposition du staff technique pour réussir ce match. Pour éviter aux joueurs une pression supplémentaire «inutile», le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, a décidé d'imposer le huis clos à partir de la seconde séance d'entraînement de Ziani et de ses coéquipiers. Donc, pas d'entraînement en présence du public ni même de contact avec les médias. Il faut rappeler que, lors de la première séance, effectuée lundi dernier au stade Chabou, des milliers de supporters s'y étaient rendus pour suivre l'entraînement des Verts. Un engouement tel qu'ils ont envahi le terrain, ce qui avait poussé le coach à écourter la séance. Depuis, la sélection s'entraîne à huis clos au stade du 19-Mai-1956 qui accueillera le match. Il va sans dire que la rencontre a provoqué une effervescence extraordinaire à Annaba. La ville vit au rythme de l'équipe nationale depuis plusieurs jours. C'est la fête permanente au cours de la Révolution. Toute la région est transformée à l'occasion de ce rendez-vous footballistique. Annaba est peinte en vert, blanc et rouge. Des drapeaux sont accrochés aux balcons, des cortèges de voitures sillonnent la ville à coups de klaxons et des chansons en l'honneur des Verts fusent de partout. Si la fête est totale à Annaba, les événements survenus mercredi et jeudi derniers au niveau du stade, lors de la mise en vente des billets, ont failli gâcher cette joie. La cohue provoquée au niveau des guichets a presque tourné au drame. Une cinquantaine de blessés ont été enregistrés. Plusieurs observateurs ont relevé la mauvaise gestion de cet aspect de l'événement. Par la suite, le marché noir a pris le relais. Les billets sont cédés à des prix faramineux sur le cours de la Révolution et dans les autres quartiers. Certains redoutent un débordement aujourd'hui au stade, car il est sûr que ce dernier ne pourra aucunement contenir toute la foule. Les autorités locales ont prévu, en tout cas, plusieurs écrans géants à installer dans différents coins de la ville. Face à cet intérêt que porte le public algérien, en général, et annabi, en particulier, à la sélection nationale, la pression n'en sera que plus grande sur les joueurs qui doivent impérativement renvoyer l'ascenseur. L'entraîneur national en est conscient, mais il affiche une sérénité implacable. «L'équipe nationale est sereine et concentrée», a-t-il déclaré avant d'affirmer que «les joueurs sont conscients de la lourde tâche qui les attend». Ghezzal, Djebbour et les autres n'ont aucun droit à l'erreur. Tout le peuple algérien retient son souffle.