Après les finances et le commerce, c'est au tour du secteur des ressources en eau d'être sous la loupe, hier, lors du cycle des auditions que dirige le président de la République. Le ministre des Ressources en eau a ainsi exposé la situation du secteur dans ses différents créneaux. Le chef de l'Etat a estimé, à l'issue de cette réunion restreinte, que les différentes réalisations dans le secteur ont permis d'augmenter de moitié les capacités de notre pays en une décennie. Le Président a ordonné au gouvernement, en termes de projets, de prévoir, outre les différentes réalisations en préparation, la prise en charge de trois dossiers particuliers du secteur dans le cadre du prochain programme quinquennal 2009-2014. Il s'agit, premièrement, de la réalisation de stations supplémentaires pour le dessalement de l'eau de mer. Le chef de l'Etat a souligné, à ce sujet, que «les 13 unités en cours garantiront plus de deux millions de mètres cubes par jour à la population des régions côtières, et les quantités ainsi économisées sur les eaux des barrages serviront aux populations des autres wilayas et même à l'agriculture». Deuxièmement, le Président a parlé de l'accélération des études de réalisation de trois ouvrages de transfert des eaux de la nappe albienne au Sud, notamment vers les wilayas de Djelfa, Tiaret, Biskra, Saïda, Mila, Batna et Médéa. «Ces réalisations, selon M. Bouteflika, nous permettront de tirer rationnellement profit des ressources de la nappe albienne au service du développement et de l'aménagement du territoire. Les Hauts Plateaux seront demain un véritable vivier pour l'Algérie grâce aux capacités que cette région recèle au plan agropastoral.» Et, en troisième lieu, le Président fera état de la politique d'aménagement du territoire qui érige les Hauts Plateaux au statut de dorsale du développement futur de notre pays. Cette politique trouvera, elle aussi, sa concrétisation grâce à la disponibilité suffisante de l'eau dans ces régions. «Nous avons relevé le défi de dessalement de l'eau de mer. Nous avons déjà engagé avec succès le transfert de l'eau d'In Salah à Tamanrasset. Nous relèverons aussi avec l'aide de Dieu le défi des transferts d'eau du Sud vers les Hauts Plateaux», promet le Président. Evoquant les budgets alloués au secteur depuis une dizaine d'années, Abdelaziz Bouteflika dira que «l'Etat a mobilisé près de 2 000 milliards DA pour augmenter nos disponibilités en eau et cela sans compter l'investissement important qui est engagé dans la réalisation des stations de dessalement. Tous ces investissements doivent être bien gérés et bien entretenus». S'agissant du bilan du secteur, Abdelmalek Sellal a indiqué que 15 nouveaux barrages ont été mis en exploitation durant les cinq dernières années, dont ceux de Beni Haroun et de Taksebt en 2007, alors que le pays ne possédait que 44 barrages seulement jusqu'en l'an 2000. Et, à la fin 2009, informe le ministre, avec les 13 barrages en fin de réalisation, ce nombre sera porté à 72 barrages. En outre, les réceptions attendues porteront les capacités de mobilisation de l'eau des barrages à 7,8 milliards de mètres cubes/an à la fin de l'année 2009, contre 2,2 milliards de mètres cubes en 2000. Le ministre a, par ailleurs, précisé que nombre de ces nouveaux barrages sont intégrés dans de véritables grands systèmes de transfert tels que celui de Beni Haroun qui englobe 5 barrages (Beni Haroun, Oued El Athmania, Ourkis, Boussiaba, Koudiat M'daouar) au bénéfice des wilayas de Mila, Constantine, Khenchela, Oum El Bouaghi et Batna, celui de Taksebt au bénéfice des wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger, celui de Koudiet Acerdoune au bénéfice des wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, Msila et Médéa, celui de Mostaganem, Arzew, Oran (MAO) qui englobe les barrages de Chlef et de Kerrada au bénéfice des wilayas de Mostaganem et d'Oran, ceux de Ighil Emda et Mehouane ainsi que de Erraguene, Tabelout et Draa Ediss au bénéfice de la wilaya de Sétif, et enfin celui de Douera pour l'irrigation de la plaine de la Mitidja. A ces grands transferts à partir des barrages s'ajoute le transfert en cours de réalisation sur 740 kilomètres pour alimenter Tamanrasset à partir d'In Salah. Parallèlement, un important programme de dessalement de l'eau de mer a été engagé et recouvrira à la fin de l'année 2009 un total de 13 stations avec une production de près de 2,26 millions de mètres cubes/jour, soit 825 millions de m3/an. Cette quantité représentera près de 1/3 des capacités de retenue des barrages qui existaient jusqu'en 2000.