Comment une entreprise algérienne peut-elle s'organiser pour être innovante, continuer à satisfaire sa clientèle, garder, voire augmenter sa part de marché malgré la forte concurrence? La réponse est dans le plan de planification. En effet, les enseignants universitaires,les académiciens, soutiennent qu'une entreprise non respectueuse des principes élémentaires du management n'est pas à l'abri de difficultés résultant de conflits internes et/ou avec l'environnement, ou de dérives sournoises dans ses pratiques et décisions managériales. Des telles difficultés peuvent lui être fatales alors qu'elles auraient pu être évitées. «Il est établi que les échecs enregistrés par bon nombre d'entreprises, aussi bien grandes que PME, sont liés aux problèmes de non-conformité avec les règles de gestion et de planification», indiquent certains experts. Pour ces derniers, la planification est un élément qui joue un rôle clé dans le succès d'une entreprise. Un enseignant universitaire nous a fait savoir qu'en élaborant un plan stratégique, l'entreprise se donne tous les moyens qui lui permettront de connaître le succès. D'ailleurs, en l'absence d'un plan qui touche aussi bien les ressources humaines que le système productif, les entreprises algérienne peinent à se développer, même si les pouvoirs publics viennent, depuis quelques années en appoint, via des mesures incitatives (abattements fiscaux…). Lors d'une récente rencontre organisée sur le rôle de la planification dans les entreprises algériennes, Mme Thi-tukhuong Le, du cabinet Ernest &Young, considère qu'une entreprise doit avoir une «visibilité sur 3 à 5 ans» à travers l'élaboration d'une «stratégie commerciale». Tout est question de planification qui doit reposer sur «une organisation, des processus décisionnels et des systèmes d'information spécifiques appelés SOP «Sales & Operations Planning», capables de concilier les objectifs des directions commerciales. L'absence d'une planification n'est pas du tout une caractéristique spécifique des entreprises algériennes. En effet, même au niveau du gouvernement, on a assisté depuis quelques années, à des prises de décisions avant que celles-ci ne soient annulées, puis réactivées de nouveau. Les spécialistes en la matière expliquent que certaines mesures ont été prises dans la précipitation pour gérer l'urgence (telles que les subventions…). Mais pour eux, cette urgence est née de l'absence de planification et d'études efficaces à appliquer. Même avec la mise en place d'un département ministériel chargé de la planification et de la prospective, pratiquement rien n'a été fait. En effet, l'équipe d'Abdelhamid Temmar n'a rien réalisé dans le cadre du quinquennat pour lequel l'Etat a débloqué 286 milliards de dollars, tous secteurs confondus. Ayant essentiellement comme rôle de mener des réflexions prospectives dans différents secteurs dans le but d'organiser la mise en place et le développement des activités de veille stratégique, le département d'Abdelhamid Temmar n'a, à ce jour, pas dévoilé les résultats du travail accompli. Son apparition, avant-hier, au Salon du livre, l'une de ses rares sorties publiques, n'avait pour but que la présentation de son dernier livre…. Si, depuis le dernier remaniement du gouvernement dans le domaine des statistiques, le travail a commencé, (lancement du recensement économique national), pour la planification, les choses n'ont pas changé. S. B.