Photo : S. Zoheir Par Moumene Belghoul Le sport féminin, déjà marginal dans la vie sociale, ne peut échapper à la morosité qui agrippe fortement le sport d'élite en général. Hormis quelques exemples de réussite dans les disciplines individuelles, la pratique sportive, pour une bonne moitié de la société, laisse à désirer. Le football, sport roi par excellence et considéré comme exclusivement masculin, a toujours des difficultés à s'imposer chez les femmes. Le Championnat d'Algérie de football version féminine, lancé officiellement en 2009, est une compétition regroupant les meilleures équipes féminines de football algériennes qui sont loin d'être légion. Le championnat voit la participation d'un noyau de huit équipes concourant pour le titre national, avec un système de mini-tournois. Cette initiative des autorités sportives semble exprimer plus une volonté politique de promouvoir la pratique sportive féminine qu'un réel encouragement du football pour cette frange de la société. Malencontreusement, le foot féminin n'a pas encore atteint un niveau de pratique à la base lui permettant de consacrer un véritable championnat national. Il est notable que le taux de jeunes filles pratiquant ce sport reste faible, se limitant aux grandes villes du pays. De plus, la Fédération algérienne de football, régissant un sport très passionnel, ne s'investit que de façon facultative pour le football féminin. Le manque d'infrastructures et de moyens financiers est doublement ressenti par cette discipline encore située à la marge. Indubitablement, le football se conjugue laborieusement au féminin en Algérie, notamment dans la pratique continue. Heureusement, une espérance subsiste : l'Equipe nationale féminine. Sous la conduite de Azzedine Chih, l'EN a fait du chemin depuis sa création officielle en 1997, où elle avait débuté avec un tournoi de salle en Egypte. La sélection va réussir de très bons résultats, dont la consécration en 2006, avec le titre arabe arraché en Egypte après une victoire face à la sélection marocaine. La sélection nationale, dont l'ossature est composée par la formation d'Alger Centre et qui compte également quelques joueuses professionnelles, participera à la Can 2010 en Afrique du sud. Durant ce tournoi, nos représentantes ne démériteront pas, se faisant écarter difficilement par des nations confirmées du football féminin sur le plan continental, à l'instar du Ghana et du Cameroun. Dernier résultat positif en date : une intéressante 3eme place, synonyme de médaille de bronze aux Jeux Africains 2011 au Mozambique. Les prochaines échéances pointent le nez : la CAN 2012, mais aussi le Mondial en 2015 au Canada pour lequel il faut, au préalable, se qualifier. Les algériennes auront l'occasion de se frotter à des sparing-partenaires de grand niveau. Cependant, une équipe nationale performante passe inéluctablement par la bonne prise en charge des clubs de division 1 du championnat féminin. Ce championnat devra batailler pour s'imposer et devenir, un jour, professionnel. Toutefois, le monde du football féminin en Algérie, quasi occulté médiatiquement, arrive quand même à faire parler de lui, et de la façon la plus positive : une équipe s'est récemment distinguée, celle du Club Sportif Amateur Targa Ouzemour de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa. Elle a été sacrée championne du monde universitaire. Cette équipe a remporté le trophée mis en jeu dans la compétition d'Amsterdam récemment, en prenant le meilleur sur des équipes italiennes et suédoises. Un résultat qui en dit long sur les capacités des algériennes dans le sport le plus populaire de la planète.