Parmi les activités connues dans cette région, on peut citer le tannage et la transformation du cuir. Celle-ci s'insère parfaitement dans la structure de production agro-pastorale. Cette activité répandue dans cette wilaya dans le cadre de la politique d'équilibre régional, initiée juste après l'indépendance, est représentée par deux unités industrielles, situées à Jijel et El-Milia. La transformation du liège fait également partie des particularités et des richesses de la région. Avec l'Algérie, le Portugal et l'Espagne, ces trois pays produisent plus de 80% des récoltes mondiales de cette ressource naturelle à partir d'une essence qui ne pousse nulle part ailleurs que sur les deux rives de la Méditerranée. Les applications de ce matériau de très faible densité et à forte valeur ajoutée sont multiples, allant du bouchon de liège naturel à la maroquinerie de luxe pour la fabrication des semelles, dans le bâtiment comme isolant acoustique et thermique des habitations et aussi pour le revêtement esthétique des sols et murs. Il entre également dans la fabrication des équipements de sauvetage (bouée et ceintures de sauvetage). Ces dernières années, cette ressource est à l'origine d'une activité économique florissante d'autant que l'exportation en l'état brut est interdite. Et plusieurs unités industrielles, semi-industrielles ou artisanales à Jijel ou Emir Abdelkader, El Ancer et El Milia employant plusieurs centaines de personnes, produisent du bouchon naturel, des panneaux d'aggloméré noir et d'aggloméré blanc, bloc semelles (ces produits sont destinés à l'exportation).
L'agriculture victime de sa… superficie L'agriculture constitue une activité essentielle dans l'économie locale de la région jijelienne. L'exemple le plus frappant est la récole de l'huile d'olive. L'olivier, cet arbre ancestral du bassin méditerranéen, a connu un développement important au premier rang dans l'occupation de la superficie agricole de la wilaya. L'huile d'olive, ayant constitué, dans le passé, un aliment de subsistance pour la population locale, est de nos jours devenue une source de revenu appréciable, selon les responsables locaux. Les techniques de trituration introduites et leur évolution remarquable ont permis la mise sur le marché d'un produit de qualité, fort apprécié aussi bien sur le plan national qu'international. Si depuis l'indépendance, les changements intervenus, notamment en matière de politique agricole, ont abouti à une réorganisation du système de production visant une valorisation optimale des potentialités et la couverture des besoins alimentaires essentiels de la population locale, toutefois, la wilaya de Jijel souffre toujours de l'insuffisance des terres agricoles. Selon M. Chenafi Madjid, directeur des services agricoles (DSA) de cette wilaya, le principal handicap de cette région est le nombre réduit de la superficie agricole qui ne permet pas de développer des grands créneaux dans ce sens. «Les terres agricoles représentent près de 44% de la superficie totale de la wilaya. 83% des exploitations ont moins de cinq ha. Cette situation fait qu'on peut développer uniquement de l'agriculture artisanale, malgré les actions menées par l'Etat via les différents fonds», nous a-t-il expliqué. Le DSA a également indiqué que pour ce qui est de la production végétale, le secteur agricole dans cette wilaya est essentiellement axé sur l'olivier, les cultures maraîchères et les cultures fourragères. Pour ce qui est de la production animale, elle est représentée par la production bovine (93 000 têtes) et l'élevage apicole. S'agissant des perspectives, M. Chenafi a souligné que les autorités locales se sont fixé plusieurs objectifs. On peut citer celui de l'extension du potentiel oléicole, la création des conditions d'exportation des produits agricoles (extra-primaires), l'extension de la superficie de la tomate industrielle et le développement de la collecte de lait. Sur ce dernier point, la Direction des services agricoles soutient que si 2011 a été marquée par la récolte d'environ 5 millions de litres, soit près de 10% de plus par rapport à 2010, la DSA s'est fixé le but de 10 millions de litres en 2012. Dans le même sillage, soulignons que pour les 19 443 exploitations, la main-d'œuvre utilisée est estimée à 40 200 personnes dont 31 000 permanents.
Le tourisme, l'autre pilier de l'économie jijelienne Ce qui attire surtout les visiteurs à Jijel, c'est son littoral pas comme les autres. La première particularité de ce dernier réside dans le fait qu'il s'étale sur plus d'une centaine de kilomètres. En sus, cette côte offre une magnifique corniche dont se souviendront tous ceux qui passent par la ville. En effet, la côte de Safir (la corniche jijelienne), d'une beauté fascinante, entrecoupée de forêts, laisse apparaître de nombreuses petites anses. Une véritable merveille de la nature. Les nombreuses plages et criques, îles, îlots, caps, falaises, grottes et gouffres se succèdent dans un cadre verdoyant tout au long de la RN43 reliant Béjaïa à Jijel. Si en Algérie comme ailleurs dans le monde, le tourisme est une source de devises et une industrie capitale pour l'économie nationale, qu'en est-il spécialement de Jijel ? Sur ce point, les autorités locales, notamment la Direction du tourisme et de l'artisanat, ne veulent pas lésiner sur les moyens pour développer ce secteur. Le parc hôtelier, dont le nombre actuellement est estimé à 2 124 lits pour 26 établissements, sera revu à la hausse à la faveur des nouvelles infrastructures qui seront réceptionnées. Ces nouveaux édifices qui seront construits ou sont en cours de réalisation s'inscrivent, essentiellement, dans le cadre des zones d'expansion touristiques (ZET). Au nombre de 19, ces zones sont réparties sur 9 APC balnéaires. Dans le même registre, la wilaya de Jijel a enregistré environ 7 millions de touristes en 2011. Une hausse non négligeable par rapport à l'année 2010 (plus de 2 millions).