Plusieurs sites archéologiques de la wilaya de Mila, «d'importance prioritaire» en l'occurrence : la mosaïque de Sidi-Zerrouk, dans la commune de Rouached, les thermes romains de Beni-Guecha, où seront prochainement entrepris des travaux de restauration, les vestiges de Mechta-Lebaâla (près d'Oued Athmania), et le mur byzantin de Aïn El Bled, au cœur du vieux Mila, ont été proposés par la Direction de la Culture à la commission de wilaya des biens culturels pour leur classement en vue de les soumettre à la commission nationale, a annoncé le Directeur de la Culture de la wilaya, à l'APS. Il a également affirmé que son secteur ambitionne d'obtenir dans cette wilaya le classement de 6 à 8 sites par an. Mohamed Zetili, a ajouté «qu'une étude portant sur l'élaboration d'un plan permanent de protection et de restauration du vieux Mila vient d'être lancée, en application d'un décret exécutif datant du 27 novembre 2009 portant création d'un secteur protégé dans cette ville.» L'étude porte sur un secteur protégé de 38 hectares dans l'ancien tissu urbain, y compris les espaces verts. Elle donnera lieu à l'identification et à l'analyse historique et topologique des lieux, selon la même source. Le responsable de la Culture de Mila a aussi révélé que la wilaya, riche en vestiges archéologiques, compte un total de 70 sites pouvant être classés pour être protégés et bénéficier de travaux de restauration. Il est à noter qu'il existe à Mila plusieurs sites déjà classés, notamment la mosquée de Sidi-Ghanem, le palais de l'Agha et les thermes d'Oued Athmania.Des travaux d'urgence pour le confortement de la mosquée de Sidi Ghanem se poursuivent. Soulignons qu'il est possible que Sidi Ghanem soit la première mosquée d'Algérie, construite en l'an 59 de l'hégire par le compagnon du prophète Abou El Mouhadjer Dinar. Le Palais de l'Agha qui couvre, à Ferdjioua, 800 m2 de surface bâtie est également en cours de restauration, a ajouté le Directeur de la Culture.Par ailleurs, étant donné la richesse archéologique et patrimoniale de la région, plusieurs études académiques et universitaires se sont penchées sur ce riche passé, à l'instar d'une étude en post-graduation menée par une étudiante française, Emmanuelle Lehchili, de l'université de Nanterre Paris 10 et intitulée «étude de la société milie durant la période romaine». et de celle de l'étudiant Azzedine Mejani de l'université d'Alger sur «l'architecture byzantine de la ville de Mila».De même, Youcef Berdoudi, de l'université Emir Abdelkader de Constantine, poursuit, de son côté, l'élaboration d'une étude sur «les monuments fatimides dans la ville de Mila» en scrutant le riche patrimoine historique de cette contrée connue à travers la tribu Koutama pour son rôle déterminant dans la fondation et l'évolution de la dynastie fatimide dans le Maghreb arabe puis au Moyen-Orient. D'autres études en post-graduation sont actuellement en phase préparatoire. Elles s'intéressent au trésor numismatique composé de 120 pièces de monnaie en or massif découvertes à Aïn Ettine en 2003, aux transcriptions latines mises au jour dans la région, à l'élaboration d'une carte archéologique de la wilaya et, enfin, à la conception d'une étude monographique sur la ville de Mila. Pour rappel, la wilaya de Mila compte six zones archéologiques consacrées patrimoine national, l'ancienne Milev, Ain El Baled, Mechta El Arbi (des vestiges préhistoriques situés du côté de Chelghoum Laïd), le palais de l'Agha et «la prison rouge», tous deux situés à Ferdjioua, ainsi que les «bains romains de Pompanius » dans la commune de Oued Athmania, endommagés lors de la construction du barrage d'El Grouz. Un inventaire du patrimoine culturel matériel de la wilaya de Mila, établi par l'Office national de gestion et d'exploitation du patrimoine culturel protégé, a recensé pas moins de 324 sites archéologiques relevant de l'époque romaine, notamment dans le Sud de la wilaya. S. A.