Photo : M. Hacène Par Youcef Salami ATM Mobilis, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, réagit aux déclarations de la direction de Nedjma, en apportant des «clarifications». Sans citer expressément Nedjma, Mobilis rend public un communiqué et explique : «Suite aux déclarations faites par un opérateur, qui, ayant saisi l'occasion de l'entretien accordé à l'APS par Saad Damma, président directeur général de l'opérateur public, tente de créer «la polémique» et «l'amalgame» en associant les préoccupations exprimées par Mobilis aux leurs, alors que nos préoccupations et les leurs ne relèvent pas de la même nature ni du même intérêt.» Il est également mentionné dans le document diffusé par Mobilis que l'opérateur public a, depuis sa création, œuvré à assurer la disponibilité du service de téléphonie mobile partout et pour tous, en permettant le désenclavement des localités les plus reculées du pays. «L'évolution de Mobilis sur le marché tout comme celle des autres opérateurs est régie par les lois et règles sur lesquelles veillent différentes instances telles que l'Autorité de régulation, le Conseil de la concurrence, le ministère du Commerce et les pouvoirs publics d'une manière générale», rappelle Mobilis qui estime qu'«il est évident qu'aucun opérateur ne puisse avoir une réelle assise sur le marché sans consentir de réels et importants investissements sur le plan technique pour desservir tout les abonnés y compris ceux se trouvant dans des zones à faible rentabilité». «Une concurrence loyale doit donc être assurée pour préserver le patrimoine des opérateurs», recommande-t-il. Pour Mobilis, un opérateur ne peut se dérober à ses obligations telles que dictées dans le cahier des charges de la licence de la téléphonie en mettant en avant «un rééquilibrage du marché» dont l'idée sous tendue est de pouvoir accéder aux équipements et installations réseau des autres opérateurs, subterfuge pour ne consentir aucun investissement et se limiter à la génération de profits et de dividendes. ATM Mobilis, relève que ces déclarations sont à associer à d'autres, faites par des experts «autoproclamés», se présentant comme «neutres», et qui préconisent des solutions alternatives qui «ne tiennent pas compte des intérêts de tous les acteurs du marché». ATM Mobilis écrit dans le communique dont il est question, qu'il se dissocie et se démarque des déclarations faites par cet opérateur, et que l'expression de ses préoccupations, qui sont d'ordre opérationnel, en relation avec les pratiques commerciales et lerespect des procédures administratives pour la construction de relais télécom, a été «exploitée» à des fins «stratégiques» et «purement financières». Dans un communiqué rendu public, lundi dernier, Nedjma rappelait que «depuis 2007, Wataniya Telecom Algérie (Nedjma) sollicite l'adoption par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) de mesures réglementaires destinées à assurer le rééquilibrage du marché de la téléphonie mobile». Elle y ajoute qu'aujourd'hui, Nedjma «partage avec Mobilis ses déclarations officielles qui soulignent que l'intervention de l'Arpt est un élément clé de sa stratégie globale dans la mesure où elle est indispensable pour pallier le déséquilibrage actuel du marché». Pour Nedjma, le rééquilibrage du marché permettra en effet de garantir les conditions d'une «concurrence loyale» et empêchera «tout abus» de position dominante, position occupée par «Orascom Telecom Algérie depuis 2002». Dans une déclaration à l'APS, le Pdg de Mobilis, qui a annoncé deux milliards de dollars d'investissements, étalés sur cinq ans, a estimé que cet objectif est possible à atteindre, si l'autorité de régulation ( l'Arpt) intervient, comme cela se fait de par le monde, pour «équilibrer» le marché et empêcher «la domination» de l'un des opérateurs de la téléphonie. Saad Damma a évoqué également, dans ses déclarations, des contraintes liées au code des marchés.