Dans un communiqué rendu public hier, Wataniya Telecom Algérie (Nedjma) affirme qu'elle sollicite, depuis 2007, «l'adoption par l'Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT) de mesures réglementaires destinées à assurer le rééquilibrage du marché de la téléphonie mobile». Un rééquilibrage qui signifie, selon le communiqué de Nedjma, de «garantir les conditions d'une concurrence loyale et empêchera tout abus de position dominante, position occupée par Orascom Telecom Algérie depuis 2002». Par ce communiqué, Nedjma affirme «partager avec Mobilis ses déclarations officielles qui soulignent que l'intervention de l'ARPT est un élément clé de sa stratégie globale dans la mesure, où elle est indispensable pour pallier le déséquilibrage actuel du marché». Par ailleurs, dans un entretien accordé à l'APS samedi dernier, le PDG de Mobilis, Saad Damma, avait annoncé que son «objectif est d'atteindre 45% de parts de marché» tout en affirmant attendre une intervention de la part de l'ARPT pour «empêcher la domination de l'un des opérateurs», sans le nommer. «L'objectif de Mobilis en termes de parts de marché est possible à atteindre, notamment si l'autorité de régulation intervient, comme cela se fait de par le monde pour équilibrer le marché et empêcher la domination de l'un des opérateurs», a affirmé Saad Damma. Dans leurs interventions, Mobilis et Nedjma n'expliquent pas clairement leurs reproches à Djezzy. Car selon les chiffres officiels, aucun des trois opérateurs ne détient plus de 50% du marché. Les derniers chiffres annoncés par l'ARPT en février 2012 font état d'un parc d'abonnés mobiles de 35,2 millions à fin 2011. Selon la même source, citée par l'APS, «Djezzy détenait 46,81% de ces parts en 2011 avec 16.490.690 abonnés en hausse par rapport à 2010 (15.087.393 abonnés). Le nombre d'abonnés à Mobilis a lui aussi augmenté, passant de 9.446.774 en 2010 à 10.280.098 en 2011, ce qui correspond à une part de marché de 29,18%», alors que Nedjma comptait «8.458.105 abonnés en 2011, contre 8.245.998 abonnés en 2010, soit un taux de 24,01% de pénétration du marché». Selon les récents propos de Saad Damma à l'APS, «l'opérateur public détient actuellement 29% des parts de marché de la téléphonie mobile avec presque 11 millions d'abonnés». On peut supposer que les parts de marché des deux autres opérateurs soient encore dans les mêmes proportions. Pour rappel, dans sa décision N°06 du 6 février 2007, l'ARPT avait déclaré l'opérateur OTA (Djezzy) «en position dominante sur le marché du service de la téléphonie mobile au public de type GSM». Cette décision avait été justifiée par le fait qu'OTA détenait «à la fin du mois de décembre 2006, sur le marché du service de la téléphonie mobile au public de type GSM, une part en nombre d'abonnés supérieure à 50%». Mobilis et Nedjma reprochent-ils à Djezzy une politique tarifaire qui leur serait défavorable ? Rien, au stade de leurs déclarations ne permet de le dire. Il faut aussi rappeler, à propos de tarifs, qu'en mars 2007, et suite à sa décision relative à la position dominante, l'ARPT avait ordonné à Djezzy de «retirer, sans délai, son offre tarifaire ( ) relative à son produit «ALLO OTA»». Notons enfin, que le service de communication de l'ARPT était injoignable hier (en réunion, selon l'opératrice), alors que celui de Djezzy s'est refusé à tout commentaire.