Ils seront trente-deux athlètes à tenter de faire honneur aux couleurs nationales, à Londres. Ils auront à relever le double défit de surclasser leur score de 15 médailles (dont 4 en or) de Pékin et de faire mieux que l'orpheline médaille d'or remportée par les trente-neufs sportifs qui les ont précédés dans cette ville. La délégation algérienne de handisport est en passe de devenir le fer de lance de l'Olympisme national. Vaillante, fière et téméraire elle se bat, avec un acharnement qui force le respect, contre plusieurs handicaps. S'ils ont réussi avec brio à surmonter leurs difficultés physiques en devenant des leaders nationaux et même internationaux dans la pratique sportive, le plus grand challenge qui leur reste à relever ressort de leur seule force d'esprit. Car ce défit dépend d'éléments qui ne sont pas contrôlés par leur seule volonté. Il est celui de la reconnaissance. Tout effort mérite récompense. A plus forte raison, quand cette dépense d'énergie se matérialise par des résultats probants. Les quinze médailles remportées par nos sportifs aux Jeux paralympiques de Pékin, en 2008, n'auront pas suffi à convaincre les responsables du sport national de l'importance de cette catégorie de sportifs. Pourtant, ces derniers luttent pour les mêmes couleurs que celles défendues par un Makhloufi, un Morceli ou une Boulmerka. Leurs exploits font lever le même drapeau et entonner le même Qassamen. Sauf qu'ils ne porteront pas les mêmes équipements !Eh oui ! Une délégation sportive, nationale qui participe à un évènement planétaire ne portera pas les mêmes vêtements. Le premier responsable de la Fédération d'handisport, dans une conférence de presse, se désole d'avoir eu recours au «porte à porte» pour vêtir nos champions de l'effort ! Quelle calamité ! Quelle humiliation !... Non ! Quel mépris !Comment peut-on arriver à ce point de mésestime pour des représentants dignes fils et filles de l'Algérie ? Avant le départ au JO de Londres, les médias se sont intéressés amplement aux conditions de préparation des athlètes et les primes qu'ils allaient percevoir une fois la compétition terminée. On annonçait avec ostentation des chiffres en dinars et des clés d'appartement en deçà des aspirations des «grands» compétiteurs. Que prévoit-on pour les athlètes de handisport ? Que peuvent-ils espérer, eux qui doivent participer vêtus avec des équipement d'un «ancien stock» ? Devront-ils, eux aussi, dévaliser des magasins d'équipements sportifs ou «emprunter» du matériel à stocker dans leurs chambres ? Honte à nous et aux dirigeants du sport national. Mais ces athlètes, on est convaincu, nous donneront encore une fois une leçon de courage et d'abnégation. Ils nous mettront devant notre petitesse. S. A.