De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Lors de l'assemblée extraordinaire de l'APC de Annaba, tenue la semaine dernière, la proposition de démolition de la bibliothèque située sur le boulevard du 1er Novembre avait soulevé un débat houleux. Ce point inscrit à l'ordre du jour fait suite à une demande introduite par le groupe émirati SEDAR concernant l'ouverture d'un deuxième accès à partir du boulevard du 1er Novembre pour le futur centre commercial que compte bâtir le groupe à quelques centaines de mètres derrière ladite bibliothèque. Deux camps distincts se sont affrontés avec force arguments, chacun défendant bec et ongles sa position avec la ferme conviction qu'il avait raison. Ce qui est nouveau, voire insolite, dans ce débat d'idées, c'est que, pour une fois, les clivages et les appartenances politiques se sont fondus et dissous pour servir l'intérêt des citoyens. M. Bensaïd Abdallah Nabil, président de l'APC, et plus d'une dizaine d'élus soutiennent qu'il faut accéder à la demande de l'investisseur. Cela permettra de créer des dizaines de postes d'emploi permanents en plus de centaines d'autres indirects. Cela générera des activités satellites qui seront au service de tous les habitants. Les 3 variantes proposées par l'investisseur pour compenser la démolition de la bibliothèque sont jugées intéressantes par le président de l'APC. «Le groupe, nous confie M. Bensaïd, nous a fait la proposition de construire une autre bibliothèque, de nous réserver des locaux dans le futur centre commercial que nous pourrons aménager ou une indemnisation après évaluation faite par des experts. Je ne vois vraiment pas pourquoi on s'oppose à cela, d'autant plus que, de l'autre côté de la rue, près du palais de la culture, une annexe de la Bibliothèque nationale sera bientôt achevée. A mon avis, il faut encourager l'investissement en accordant tous les avantages possibles dans le cadre de la loi, cela stimulera d'autres investisseurs à venir et Annaba en a vraiment besoin pour amorcer son décollage.» Le camp adverse voit que la situation de la Bibliothèque est stratégique, elle est à quelques mètres du lycée Saint Augustin qui compte plus d'un millier d'élèves et se trouve sur un axe très fréquenté par les passants. Elle a servi et continue à servir des milliers d'étudiants et il n'y a pas de raison que cela cesse. Le conflit entre les 2 parties opposées n'ayant pas été réglé, la décision de mettre sur pied une commission qui devra trancher la question a été prise. Dix élus composent cette commission qui devra donner sa réponse définitive à la prochaine session.